Basée à Toulouse, la société Tesalys propose une solution innovante, peu coûteuse et protectrice de l'environnement pour le traitement des déchets à risques infectieux.
Eliminer les Dasri de manière économique et écologique
Collectés dans des sacs dédiés, la plupart des déchets d'activités de soins à risques infectieux (Dasri) sont transportés vers des sites de traitement à quelques dizaines, voire à quelques centaines de kilomètres de leur lieu de production. Car comme le souligne Miquel Lozano, président de la PME toulousaine Tesalys : « Peu d'incinérateurs sont agréés pour traiter les Dasri, 25 environ sur le territoire national. Et face au coût du ramassage et du traitement de ces déchets, le pouvoir de négociation des Ehpad est bien moindre que celui des hôpitaux compte tenu de la différence de volumes à traiter. J'ajouterais que si la quantité de Dasri générés dans les Ehpad a beaucoup augmenté ces derniers mois, en lien avec l'épidémie de la Covid-19, les prix n'ont pas baissé. »
Maîtrise du risque
Face aux impacts économiques mais aussi écologiques de l'incinération, l'entreprise Tesalys propose depuis 2012 un dispositif permettant de traiter les Dasri sur place. De la taille d'un mètre carré au sol, il ne nécessite qu'une prise de courant, une arrivée d'eau et un système de vidange. Les déchets sont broyés et stérilisés par la vapeur, à 135 degrés, pour les rendre totalement inoffensifs. « Notre machine peut traiter des compresses, des vêtements non tissés, tous les piquants, coupants et tranchants recueillis dans les boites jaunes. Et bien sûr tous les déchets à risque infectieux liés à la Covid-19, comme les masques, les bâtonnets de tests ou les prélèvements de sang. A la fin, ce qui ressemble à des confettis peut être jeté avec les ordures ménagères », poursuit Miquel Lozano. Déjà commercialisé dans 62 pays, ce broyeur-stérilisateur, appelé Steriplus, est proposé sous forme de location incluant la maintenance à un coût inférieur à mille euros par mois.
Economique et écologique
Cette solution représente également un atout majeur en matière de protection de la planète. « Selon notre dernière étude d'impact environnemental, si tous les Dasri étaient traités sur leurs sites de production grâce à un système comparable au nôtre, 65 000 tonnes de CO2 seraient économisés. Ce qui équivaut à une voiture accomplissant 12 300 fois le tour de la Terre », poursuit le président de Tesalys. A ce jour, plus de 400 machines ont déjà été installées en France et dans le monde, ce qui réjouit les trois associés fondateurs de cette PME qui emploie une trentaine de personnes. « Et avec 87 % de composants fournis par des producteurs locaux, nous sommes fiers de proposer un produit made in France. Notre savoir-faire est très reconnu à l'international et ces derniers mois, nous avons aussi beaucoup progressé sur le marché français car parmi les problématiques mises en lumière par la crise sanitaire, figure celle du transport. Pendant la première vague, des déchets enlevés dans le Grand-Est ont été incinérés en région parisienne. Et cela, les Français ne le comprennent plus », conclut Miquel Lozano.