Quelques semaines à peine après le décès de Robert Badinter, Emmanuel Macron a annoncé par voie de presse (entretiens exclusifs avec nos confrères de Libération et La Croix), un projet de loi sur l'aide à mourir. Il devrait être présenté en conseil des ministres dès le mois d'avril.
Emmanuel Macron annonce un projet de loi sur l'aide active à mourir dès avril
Dans un post publié à 9h sur son compte X (drôle de façon de communiquer sur un sujet aussi grave), le Président de la République en précise quelques modalités :
- Être majeur
- Être capable d'un discernement plein et entier (excluant ainsi les patients atteints de maladies psychiatriques ou neurodégénératives)
- Souffrir d'une maladie incurable avec un pronostic vital engagé à court ou moyen terme et de souffrances réfractaires.
- Dans son post, le président indique une insuffisance de la loi Clayes Leonetti qui « ne permettait pas de répondre à des situations humainement très difficiles », une information contredite par nombre d'associations d'accompagnement en soins palliatifs.
- Le projet de loi « sera composé d'une première partie sur les soins d'accompagnement, d'une deuxième sur le droit des patients et des aidants et d'une troisième sur l'aide à mourir.
- Concernant les soins palliatifs, l'État s'engage à investir 1 milliard d'euros supplémentaires (ajoutés aux 1,6 milliards d'euros déjà investis chaque année), et à doter d'une unité de soins palliatifs les 21 départements qui en sont encore dépourvus. Sur ce point précisément, n'hésitez pas à retrouver l'interview du Dr Claire Fourcade dans Géroscopie.
Dans Libération, Emmanuel Macron défend une démarche de « fraternité » et de « rassemblement », ce qui ne manque pas de susciter de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Marie De Hennezel a déjà indiqué sur X qu'elle publierait demain sa réponse dans Ouest France mais que cette proposition de loi sur l'aide active à mourir n'était « pas un texte de rassemblement. Il va diviser les français. Il n'y a pas eu de co-construction ».
La réaction de la SFGG ne s'est pas faite attendre. Dans un communiqué, elle précise "C'est avec consternation, colère et tristesse que les soignants réunis au sein du collectif sur la fin de vie ont pris connaissance de l'interview du Président de la République publiée par Libération et La Croix. Avec une grande violence, le chef de l'État annonce un système bien éloigné des besoins des patients et des réalités quotidiennes des soignants, avec en perspective de graves conséquences sur la relation de soin."