Cinq ans de présidence, toujours pas de loi Grand âge...
Emmanuel Macron
À l'heure où nous bouclons, Emmanuel Macron ne s'est toujours pas déclaré. Aucune chance dans ces conditions d'obtenir des réponses aux questions que nous avons adressées à l'ensemble des candidats.
Il reste toutefois possible de dresser un bilan de son action durant le quinquennat écoulé. Et le premier constat, c'est l'absence de loi Grand âge !
Promise à grands renforts de rapports, c'était certain, la loi Grand âge allait voir le jour avant la fin du quinquennat. Tous les rapports convergeaient. Qu'il s'agisse de Myriam El Khomri, Denis Piveteau ou Dominique Libault, notamment, les conclusions et propositions faisaient consensus, ce qui, notons-le, n'est pas si fréquent dans le secteur. Tout a été dit, toutes les parties ont été entendues. Il n'y avait plus qu'à.
Mais alors qu'un immense espoir portait le secteur, certain cette fois que la loi était pour cette mandature, ce n'était qu'une histoire de mois, patatras... la crise Covid... un agenda parlementaire surchargé... la réforme des retraites...
Et d'une loi Grand âge, on passait à « Générations solidaires », un texte qui devait être défendu au Parlement à l'été 2021... et qui aux dires d'Emmanuel Macron lors de l'allocution télévisée du 9 novembre 2021 devait porter un « service public de l'autonomie pour nos aînés »...
Finalement, le projet de loi Grand âge autonomie sera repoussé à la fin de la crise sanitaire... alors que soumis aux pressions maintes fois décrites, les professionnels avaient justement besoin d'un geste fort. Le « marqueur social » et la reconnaissance que cette loi était censée incarner tombaient aux oubliettes.
Malgré tout, une cinquième branche de la Sécurité sociale était créée, nourrie de quelques avancées inscrites aux Plfss pour 2022 mais sans fléchage de réels financements. Il est ainsi à noter des revalorisations salariales de personnels d'Ehpad grâce aux accords du Ségur, une augmentation des rémunérations des aides à domicile du secteur associatif et le déblocage de 2,1 milliards d'euros d'ici à 2025 pour rénover et équiper en matériel numérique les Ehpad publics et associatifs.
Reste également une volonté affichée de développer une approche domiciliaire, quel que soit le lieu de vie...
On ne sait pas aujourd'hui de quelle place bénéficiera l'accompagnement du vieillissement si Emmanuel Macron est réélu à la présidence de la République, mais les professionnels sont formels : tout se jouera dans les 100 premiers jours !