Devant les blouses blanches de l'hôpital de Corbeil-Essonnes, le président de la République a fait ou confirmé un certain nombre d'annonces, dont la remise à plat des 35 heures ou l'accélération de la fin de la T2A
Emmanuel Macron présente son cap pour la santé
Le président de la République s'est rendu le 6 janvier à Corbeil-Essonnes, au Centre hospitalier sud francilien, pour présenter ses voeux aux acteurs de la santé hospitaliers et libéraux. Il s'est engagé à réorganiser les soins à l'hôpital : remettre les services au coeur des décisions quotidiennes, instaurer un tandem administratif et médical au sein de la direction, mettre fin à la tarification à l'activité...
Remise à plat des 35 heures
D'abord, il veut qu'au plus tard réorganiser le temps de travail. « Dernier endroit ou`, juridiquement, les 35 heures fonctionnent encore », l'hôpital est perturbé par son « hyperrigidité » et le « système ne marche que par des heures sup qui sont allouées de manière complètement hétérogène ». Ce système, « il faut le remettre à plat et je demande que ça soit fait d'ici au 1er juin » pour qu'avec la petite équipe projet placée auprès du ministre, « on puisse rebâtir un système plus cohérent avec la réalité ».
Le président appelle donc à une réorganisation du travail d'ici juin. « Ce qu'a dit le président de la République, c'est qu'on rend de la souplesse à ce mode de fonctionnement », a précisé François Braun, le ministre de la Santé.
Fin de la tarification à l'activité
Le président de la République a annoncé « la sortie de la tarification à l'activité », ce à quoi il s'était engagé en 2018 dans « Ma Santé 2022 », mais de façon progressive.
Cette fois, elle sera effective dès le prochain budget de financement de la Sécurité sociale « pour aller vers un nouveau financement qu'on doit rebâtir sur la base d'un travail en profondeur et d'une concertation qui repose sur une rémunération sur des objectifs de sante? publique ». Ce nouveau financement concernera tout à la fois les établissements publics et privés mais aussi la rémunération de la coopération entre la ville et l'hôpital « pour favoriser le travail collectif au service des patients ».
10 000 assistants médicaux
L'objectif général des annonces présidentielles est « plus de temps médical ». Actuellement près de 4 000 assistants médicaux ont signé un contrat « ce qui est un vrais succès ». Le déploiement du métier d'assistant médical était l'une des mesures phares du plan Ma Santé 2022. Ils ont trois principales missions : les tâches administratives, la préparation et le déroulement de la consultation et l'organisation et la coordination, en lien notamment avec les autres acteurs intervenant dans la prise en charge des patients. « On doit arriver à 10 000 d'ici la fin de l'année prochaine » a plaidé Emmanuel Macron, confirmant la promesse faite par son ministre de la Santé lors du lancement en octobre du volet santé conseil national de la refondation. A l'hôpital, « nous basculerons des personnels administratifs, logistiques, techniques, au plus près des services pour permettre aux soignants de se concentrer sur le coeur de leur métier ».
Nouvelles rémunérations pour les généralistes
Très attendu sur la question de la rémunération des généralistes, après les grèves lancées par le collectif « Médecins pour demain » revendiquant un doublement de la consultation de 25 à 50 euros (le gouvernement a déjà dit non), le président de la République veut plutôt mieux rémunérer les médecins qui assurent la permanence des soins et prennent en charge de nouveaux patients et « c'est, je le dis, là que nous allons concentrer l'effort financier des négociations conventionnelles qui ont vocation à s'achever à la fin du premier trimestre. Donc oui, on va mettre plus de moyens, il faut les mettre, il faut les mettre au bon endroit. »