La prévention des chutes peut se faire dans la couleur et le jeu. C'est le cas à la Résidence L'Emeraude de Granville : le directeur Simon Gaugain, et le médecin coordonnateur, Michel Davy, ont opté avec succès pour un tapis de marche plein de ressources.
En avant, marche !
A la Résidence L'Emeraude, groupe ORPEA, de Granville (Manche), la prévention des chutes se veut ludique. Ainsi, un tapis de marche haut en couleurs et riche en exercices, le DM3*, fait redécouvrir aux résidents le sens de l'équilibre, la souplesse articulaire et autres fondamentaux de la sécurité.
L'objet
Un tapis en trois tronçons, des cônes, des barres, des balles à picots...
Le tapis n°1 comporte des cibles de pas, progressivement augmentées dans leur écartement : en avant, en arrière, en latéral.
Le tapis n°2 comporte une zone de ramassage, une zone de montée/descente, une zone d'équilibre.
Le tapis n°3 comporte une zone d'enjambement, une zone de marche en devers, une zone de marche sur terrains spéciaux.
Les bénéfices attendus
La quinzaine d'exercices améliore la force musculaire, l'endurance, l'équilibre, la confiance en soi... donc une diminution du risque de chute.
Pour qui ?
Le Docteur Davy, médecin coordonnateur, a identifié avec les équipes trois situations adaptées : les risques de chute, la mise en fauteuil récente et la marche avec un déambulateur ou une canne.
" Les résidents désorientés sont bien sûr concernés, enchaîne le médecin. Avec la déambulation, ils connaissent un risque de chute accru. "
Les prérequis
- L'espace : la longueur cumulée des trois tronçons est de 13 mètres (pour 1 mètre de largeur). A la Résidence ORPEA L'Emeraude, on installe les 3 tapis côte à côte dans la salle de kinésithérapie, près des deux vélos et du tapis de marche roulant. Dans les unités protégées, les tapis sont installés dans les couloirs. "Les couleurs attirent les personnes désorientées, elles se prennent au jeu à leur insu", confie le Docteur Davy.
- La formation des équipes, assurée par la société conceptrice.
- L'évaluation des capacités et besoins des résidents :
Lors de son premier passage, le soignant évalue le marcheur grâce à une grille, comportant le degré de réalisation de chaque exercice et le niveau d'assistance (marche seule ou accompagnée, avec ou sans aide technique). " L'évaluation se fait en individuel pour ne pas mettre la personne en échec, précise le Docteur Davy. Le score constitue un référentiel à partir duquel on évalue la progression. De plus, il favorise la constitution de groupes de niveaux homogènes. "
Fréquence
1 à deux fois par semaine. "Cette activité vient en complément des cours de gymnastique douce dispensés par Siel Bleu, précise le directeur. Bien évidemment, elle s'intègre dans une politique globale de prévention du Bien Vieillir (bien manger, bien dormir...)."
Ce qu'en disent les soignants
- "Le travail en groupe stimule les résidents !"
- "Chacun va à son rythme. Le résident peut progresser, revenir en arrière, progresser à nouveau"
- "Quand le résident a un objectif, il oublie son handicap !"
- "Le tapis reprend les gestes du quotidien, par exemple les petits pas latéraux utilisés dans les transferts."
Le mot de la fin
" Je suis ravi de cet investissement, malgré le coût relativement élevé (3 000€), car les résultats sont là, conclut Simon Gaugain