" Pas question de baisser les ambitions artistiques parce que les personnes âgées sont dépendantes ! "
Entre création et transmission
Au départ de l'histoire, une jeune fille, Edith, qui veut être artiste. A l'arrivée une artiste peintre plasticienne et des résidents d'EHPAD qui parlent de Matisse et Degas avec des enfants d'école primaire. Et entre temps...
Entre temps, un principe de réalité, qui voit la jeune Edith Molet-Oghia travailler aux services fiscaux rouennais - " J'ai appris la rigueur ! ", précise-t-elle en souriant - puis enseigner en école primaire. Là, entre transmission et création, l'artiste peintre plasticienne trouve son bonheur. " J'ai vécu des années d'enseignement jubilatoires ! raconte celle qui crée et expose en parallèle. J'ai accordé la part belle aux arts plastiques, avec le soutien sans faille des équipes pédagogiques. "
Il y a dix ans, un problème de santé change la donne. Edith fait le grand saut et s'inscrit à la Maison des artistes. La création est là mais la transmission manque à l'appel. " Quand on est artiste, on est un peu seul !, confirme Edith Molet-Oghia. Aussi je suis intervenue auprès de jeunes anorexiques en CHU, de détenus en maisons d'arrêt,... " Ne manquent que les personnes âgées.
" Mon père était résident dans un EHPAD loin de moi, enchaîne la Rouennaise de 57 ans. Cela m'a donné envie de travailler dans ces structures. " En 2004, elle contacte la maison de retraite les Iliades de Mont-Saint-Aignan avec un projet 100 % artistique. " Pas question de baisser les ambitions artistiques parce que les personnes sont dépendantes !,martèle l'artiste peintre plasticienne. Pour compenser les déficiences croissantes, elle monte un partenariat avec l'école primaire située en face de l'EHPAD. " Au bout de quelques minutes, les enfants ne voient plus le handicap et les rôles se répartissent naturellement ! ", souligne l'artiste.
Entre une création en EHPAD autour de la Dame à la Licorne, une expo dans une église pour le Festival Courant d'art et une résidence d'artiste en collège, Edith Molet-Oghia a créé un nouvel art : celui de tisser des liens.