" La diversité est source d'enrichissement "
Entre deux mondes
D' un côté l'enfance, de l'autre le grand âge. D'un côté des personnes autistes, de l'autre des personnes désorientées. C'est sûr, Laure Uhalt, psychomotricienne, mise sur la diversité. Et son emploi du temps le montre : trois jours par semaine, cette jeune femme de 25 ans travaille à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), dans l'équipe ESAD (Equipe Spécialisée Alzheimer à Domicile) de la Fondation Hospitalière Sainte-Marie, spécialisée dans l'accompagnement des personnes malades d'Alzheimer. Les deux autres jours, Laure intervient dans un SESSAD (service d'éducation spéciale et de soins à domicile). " La diversité est source d'enrichissement, argumente-t-elle. A travailler avec des populations différentes, on prend du recul, c'est très utile. "
Déjà à l'école de psychomotricité de Bordeaux, Laure explorait des mondes : par exemple, la relaxation, le mime, le rythme,... et ce dans un seul but : expérimenter soi-même et proposer un cheminement dans la conscience de son corps. " Le non-verbal m'intéresse spécialement, précise Laure, il est très visible chez les personnes démentes et autistes. " Ses lieux de stages seront variés aussi forcément : crèches, EHPAD, hôpitaux psychiatriques, collèges,... Il y aura ensuite un premier poste à Toulouse en IMPro auprès de jeunes déficients intellectuels et en ITEP auprès d'adolescents montrant des troubles du comportement et souvent désociabilisés, puis à Paris un temps partiel en EHPAD, dans une unité protégée. De ces expériences en établissement, Laure tire une conclusion : " Je préfère intervenir à domicile, explique-t-elle. Les personnes ont leurs repères et les résultats s'en ressentent. Et puis la relation avec la personne est vraiment individuelle. En EHPAD, le travail pluridisciplinaire autour de la personne est passionnant mais il faut gérer les déplacements entre la salle et la chambre, les va-et-vient environnants,... "
A l'ESAD depuis quatre ans maintenant, Laure donne maintenant la priorité aux bilans psychomoteurs, où elle évalue la capacité de la personne et construit un projet de soins et à la coordination avec les assistants de soins en gérontologie et les familles. Là encore la diversité est au programme.