Organisée par les Jardins de Cybèle à Paris le 28 mars dernier, la première journée nationale sur la gérontologie Equip'age invitait les professionnels du secteur à échanger sur les bonnes pratiques en matière d'organisation des équipes dédiées au grand âge.
Equip'age : 1ère journée nationale de gérontologie
En ciblant les équipes travaillant en EHPAD, le comité scientifique présidé par le Dr Patrick Lepault, a mis l'accent sur le travail en équipe et le partage d'expériences entre des professionnels issus de structures ou de métiers différents.
Les conférences mises en place ont permis l'échange à travers cinq thématiques : la complémentarité aide soignante/AMP/IDE ; l'animation des ateliers thérapeutiques ; l'accueil et l'écoute des familles et des résidents ; le soutien des équipes. Le professeur Jean Paul Emeriau, professeur d'université et de CHU, a retracé l'historique de la gériatrie. Nicole Poirier (directrice de la société Alzheimer de la Mauricie, Canada) a retracé l'expérience d'une maison d'accueil ouverte (maison Carpe Diem Trois-Rivières, au Québec), en montrant qu'il est possible de créer des centres d'accueil intermédiaires entre le domicile et l'EHPAD, avec un grand respect de la liberté et de la dignité des personnes. Elle démontre ainsi, a contrario, qu'enfermer des personnes âgées atteintes d'Alzheimer peut accélérer leur dégradation, et que la liberté est un élément essentiel de la santé. " Il faut créer une relation de confiance et non une relation de contrôle ", a-t-elle déclaré.
Catherine Ollivet, présidente de France Alzheimer 93, a évoqué avec beaucoup de justesse les difficultés des personnes malades d'Alzheimer et des aidants qui vivent 24h/24 avec celle-ci. " En France il y a un retard de 2 ans entre la maladie et le diagnostic ", a-t-elle précisé. Or 70 % des malades vivent à domicile pour une durée moyenne de 6 ans, y compris ceux qui sont en GIR 1 et 2 (20 % de l'ensemble). L'aidant travaille 6 heures par jour et 15 heures pour celui qui aide les personnes en GIR 1 et 2. Il faut leur fournir un répit mais aussi des formations spécialisées. Si le 3e plan Alzheimer a mis l'accent sur les aidant, il reste " une terrible inégalité territoriale " dans les possibilités de soutien.
Partager les expériences
L'après-midi a été consacrée a des tables rondes permettant aux 250 participants d'échanger leurs expériences. " Le bon projet est celui qui naît de l'audace, explique Miren Lavaud, psychomotricienne, enseignante à Bordeaux 2. Il faut expérimenter même avec de petits moyens ". " La polyvalence, ça aide et ça nous fait du bien, signale Nicole Poirier. Le matin, au départ de la prestation, il faut que j'accroche mon sourire et que je rentre en scène tout de suite... ". " Le dirigeant doit décloisonner les fonction et assurer les passerelles. Il n'y a rien qui dit que l'animation doit reposer sur une seule personne ! " Dans la délégation des tâches, le Dr Jean Marie Gomas, médecin généraliste, consultant en soins palliatifs, conseille de réaliser un vrai travail d'équipe qui repose sur la qualité de la confiance entre les membres.