Neuf personnes sont jugées devant le tribunal de Cusset (Allier) pour une vaste affaire d'escroquerie aux faux héritages orchestrée par un ancien notaire radié. Parmi elles, l'ancien directeur de deux Ehpad varois.
Escroquerie aux faux testaments : un ex-directeur d'Ehpad sur le banc des accusés
Le suicide d'un veuf de 65 ans, le 3 septembre 2015, a déclenché une enquête qui deviendra tentaculaire.
Quelques semaines après, un avocat parisien et un notaire de Saône-et-Loire, pressés, présentent en effet un testament chiffonné à l'huissier chargé de la succession. Trois jours avant sa mort, l'homme solitaire et sans enfant aurait fait d'une septuagénaire libanaise vivant à Londres sa légataire universelle. A elle, la maison de Servilly, l'appartement de Vichy et la place de parking de Roissy (93). L'huissier est aussitôt soupçonneux, l'écriture n'est pas du tout la même que celle du défunt, il contacte le procureur de Cusset. L'enquête durera sept ans. Elle va mettre au jour l'escroquerie en bande organisée de neuf personnes emmenées par un notaire radié en 2004 pour abus de faiblesse, Jean-Louis Magnin : plus de 6 millions d'euros au fil d'une dizaine de successions douteuses entre 2011 et 2015. Avec toujours le même stratagème : le décès d'une personne âgée, sans héritier direct ou famille proche, un testament sorti du chapeau, aucun effort de ressemblance graphologique, des « légataires » complices....
Deux notaires, un avocat, un généalogiste, un patron de pompes funèbres comparaissent à partir de ce 27 mars devant le tribunal correctionnel de Cusset (Allier). Sans oublier le directeur de deux Ehpad de Fréjus, un poste de sentinelle idéal !
Patrick Hureau aurait détourné ou tenté de détourner quatre successions en produisant de faux testaments. Sur TF1, une mandataire judiciaire explique comment la famille d'une résidente décédée a eu la surprise de se voir opposer un testament plus récent au profit d'un inconnu. Document qui se révèlera « un faux grossier ». Le directeur aurait finalement reconnu l'avoir déposé lui-même au domicile de la défunte. Selon Var-Matin, Korian s'est séparé de Patrick Hureau en 2016 (qui n'a pas modifié son Linkedin, ndlr) et figure parmi les parties civiles : « les investigations n'ont pas révélé de complicité en interne », déclare le groupe au quotidien. Il ajoute « faire naturellement preuve d'une vigilance particulière » et « met tous les moyens de contrôle en oeuvre pour éviter que de tels évènements puissent se reproduire à l'avenir ».
Le procès doit durer 5 jours