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14/05/2024  - HAS  16794

Évaluation de 3 000 ESSMS : un premier bilan globalement positif

3028 ESSMS ont été évalués en 2023 par des organismes externes et la Haute autorité de santé a fait le point le 14 mai sur la mise en oeuvre du dispositif réformé de l'évaluation et ses tout premiers résultats.

Dans le cadre de la réforme de l'évaluation, la Haute autorité de santé (HAS) a publié en mars 2022 le premier référentiel national commun aux 40 000 établissements et services sociaux et médico-sociaux (Essms) qui accompagnent les personnes âgées, en situation de handicap, les enfants protégés et les personnes confrontées à des situations de grande précarité ou concernées par des addictions.

L'objectif ? Améliorer en continu la qualité de l'accompagnement des personnes accompagnées. Réalisées par des organismes tiers accrédités par le Comité français d'accréditation (Cofrac), les évaluations se matérialisent sous la forme de visites au sein des structures. Afin d'évaluer le niveau de respect des attendus du référentiel, ces organismes procèdent par analyse de documents, observation et entretiens avec des personnes accompagnées, leurs représentants au conseil de la vie sociale (CVS), des professionnels et la direction.

Les résultats présentés le 14 mai par la HAS s'appuient sur les 3 028 premières évaluations menées en 2023. Ils témoignent du bon déploiement de la démarche dans l'ensemble des champs du social et du médico-social avec des premières tendances « plutôt encourageantes » concernant le niveau de qualité de ces établissements et services « tout en faisant émerger des axes d'amélioration ».

10 000 autoévaluations

Plus de la moitié des évaluations concernent le secteur médico-social (établissements et services accompagnant des personnes âgées ou en situation de handicap), tandis que les autres concernent le secteur social (protection de l'enfance et inclusion sociale). Les structures accompagnant des personnes âgées sont légèrement sous-représentées : 38 % des évaluations pour plus de la moitié des établissements et services du champ social et médico-social. A l'inverse, les établissements relevant du champ du handicap adultes font l'objet de 28 % des évaluations réalisées alors que ce secteur représente 18 % de l'ensemble des ESSMS. La part des établissements et services évalués dans le champ social est quant à elle proportionnelle à leur poids dans le secteur. Il est à noter qu'au-delà des évaluations externes obligatoires, les établissements et services ont la possibilité de procéder à une auto-évaluation réalisée sur la base du même référentiel. Ces auto-évaluations permettent aux professionnels de s'extraire du quotidien pour poser un regard en équipe sur leurs pratiques, ce qui les inscrit dans une trajectoire de qualité. À ce jour, plus de 10 000 grilles d'auto-évaluations ont été déposées sur la plateforme dédiée, « ce qui illustre la forte mobilisation des équipes dans la démarche ».

Des cotations supérieures à 3

Le niveau de cotation des éléments d'évaluation élaboré par la HAS s'échelonne de 4 (niveau tout à fait satisfaisant) à 1 (niveau pas du tout satisfaisant). Il permet d'objectiver le niveau de qualité observé à travers les entretiens, l'observation et l'analyse documentaire. Les cotations moyennes de ce tout premier point d'étape sont supérieures à trois, avec des différences entre les trois chapitres du référentiel : les personnes accompagnées, les professionnels, la gouvernance. Ainsi, parmi les éléments pris en compte dans l'évaluation, ceux qui sont apportés par les personnes accompagnées reflètent un haut niveau de satisfaction puisque la cotation moyenne des critères abordés avec elles s'élève à 3,74/4. On observe que les professionnels sont légèrement plus nuancés sur la qualité de l'accompagnement, puisque la note globale s'élève à 3,68 pour les critères évalués avec eux. C'est également ce qu'il ressort des données recueillies auprès de la direction des ESSMS, pour laquelle la cotation moyenne est inférieure (3,61), ce qui indique notamment la nécessité de renforcer la stratégie de la démarche qualité. En moyenne, ces niveaux attestent d'une qualité plutôt encourageante dans les ESSMS, ce qui est d'autant plus remarquable que les conditions d'exercice y sont souvent difficiles. C'est l'engagement des professionnels qui est ici à saluer. Ces niveaux sont cependant à considérer avec précaution. Ils peuvent dans certains cas masquer des écarts importants autour de la moyenne. Par ailleurs, seuls un peu plus de 7 % des ESSMS ont été évalués, c'est encore peu et cela ne permet pas d'extrapoler à la totalité des structures. Enfin, la démarche est complètement nouvelle, aussi bien pour les structures que pour les évaluateurs. Il faudra du temps et poursuivre l'accompagnement de ces acteurs pour que le dispositif gagne en maturité.

Des marges de progression

D'ores et déjà, l'examen des critères dit « impératifs » révèle des points à améliorer. Au nombre de 18 parmi les 157 critères du référentiel, les critères impératifs désignent ceux qui doivent être totalement maîtrisés par les établissements et services et donc, normalement, obtenir une cotation de 4/4. Quand ce n'est pas le cas, les structures doivent élaborer un plan d'action immédiat, annexé au rapport. Or, aujourd'hui, seul un quart des établissements et services évalués maîtrisent ces 18 critères impératifs. Parmi eux, les critères relatifs aux droits fondamentaux des personnes accompagnées (liberté d'opinion, de croyances, vie privée et intimité, dignité et intégrité, droit à l'image...) sont respectés par plus de 85 % des ESSMS évalués. À l'inverse, les marges de progression sont importantes pour quatre sujets : la gestion des évènements indésirables, la gestion des plaintes et des réclamations, la définition d'un plan de prévention et de gestion des risques de maltraitance/violence et enfin la définition d'un plan de gestion de crise et de continuité d'activité.

S'inscrivant pour chacune de ses missions dans une démarche d'amélioration continue, la HAS a d'ores et déjà initié des travaux afin de consolider le dispositif. Ils sont essentiellement de deux ordres : affiner le système de cotation afin d'harmoniser les pratiques des évaluateurs externes ; et s'assurer d'un nombre suffisant de personnes accompagnées interrogées pour obtenir une photographie plus nette de la qualité des accompagnements.

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