L'outil 2e génération permet de cartographier le risque infectieux, mesurer le niveau de maîtrise et hiérarchiser un plan d'actions d'amélioration.
Exit le Dari, place au Damri
Après un peu plus de 10 ans d'existence, le Document d'analyse du risque infectieux (Dari) vient de laisser place au Damri, le M de maîtrise marquant une dynamique nouvelle... Le Damri outille désormais les établissements médico-sociaux dans la mise en oeuvre de la Stratégie nationale 2022-2025 de prévention des infections et de l'antibiorésistance.
« Les demandes d'un outil 2e génération ont émané du terrain, à la fois des établissements médico-sociaux et des équipes mobiles d'hygiène qui les accompagnent », explique Fatima Berjamy, médecin gériatre hygiéniste au Centre d'appui pour la prévention des infections associées aux soins (Cpias) de Bourgogne-Franche-Comté qui a coordonné le groupe de travail national inter-Cpias sur le Damri.
Il est important de le souligner, le nouvel outil s'articule avec la nouvelle évaluation des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) et l'objectif 3.7 du référentiel national publié en mars 2022 par la Haute Autorité de santé : « L'ESSMS définit et déploie sa stratégie de prévention et de maîtrise du risque infectieux. »
Cela concourra à intégrer le risque infectieux à la culture de l'évaluation des pratiques.
Accessible sur https://damri.chu-besancon.fr, le nouvel outil est commun, ergonomique et évolutif. Il propose une évaluation du risque, avec quatre niveaux d'atteinte des objectifs de vert à rouge, dans huit chapitres différents (contre sept dans l'ancien Dari). « Son but est de permettre aux établissements des secteurs personnes âgées et en situation de handicap de cartographier leur risque infectieux, d'auto-évaluer leur niveau de maîtrise et d'éditer un plan d'action d'amélioration automatisé, standardisé et qualitatif », souligne Fatima Berjamy.
Autre atout, les établissements pourront réaliser un audit système pour vérifier les processus mis en oeuvre sur le terrain.
Un premier chapitre obligatoire et opposable
Le chapitre 1, obligatoire et opposable, représente le socle de la démarche. En 8 thématiques et 84 critères, il reprend les incontournables de la prévention du risque infectieux à saisir par la personne chargée du suivi de la démarche Damri, en collaboration avec la ou les personnes référentes des domaines évalués. Les réponses sont la plupart du temps binaires (oui ou non) en fonction de l'existence ou non des documents ou organisations évoqués.
Les chapitres suivants, indépendants les uns des autres et adaptables en termes de temporalité, vont plus loin dans la démarche. Ils s'appuient sur la cartographie des risques, permettent de réaliser des audits d'observation de bonnes pratiques... et intègrent la démarche de résident traceur. Ils ciblent chacun un domaine spécifique : chapitre 2, la prise en charge et soins des résidents, 3 l'environnement, 4 la restauration, 5 le linge, 6 l'entretien des locaux, 7 l'animation vie sociale, 8 la gestion d'événements infectieux à potentiel épidémique.
Alors que l'outil Dari initial avait retenu une quinzaine de critères pour l'évaluation de l'entretien des locaux, le Damri y consacre un chapitre entier (chapitre 6), avec 29 critères qui ciblent le volet ressources humaines et organisations, le volet formalisation des procédures et fiches techniques, les méthodes et enfin l'évaluation des pratiques.
Comme dans l'ensemble des chapitres, l'analyse du risque infectieux est ainsi globale et élargie à l'organisation, aux moyens, au management et à l'évaluation des pratiques.
À ce jour, plus de 3 200 Ehpad, foyers d'accueil médicalisé et maisons d'accueil spécialisées se sont inscrits dans la démarche et ont validé leur inscription à l'outil Damri.