HappyEnd
01/12/2023  - Fin de vie  16324

Face au tabou de la mort en EHPAD, il faut briser le silence !

Si 1 décès sur 5 a lieu en EHPAD, la mort reste un sujet tabou. Cette absence de discussion a des répercussions profondes, non seulement sur les résidents et leurs familles, mais aussi sur la qualité de l'accompagnement en fin de vie et du processus de deuil par le personnel soignant.

Pourquoi la mort est-elle taboue en EHPAD ?

En EHPAD, le personnel soignant ne peut pas toujours se dégager du temps pour être à l'écoute des résidents. Et lorsque c'est le cas, il n'est souvent pas assez formé ou à l'aise avec le sujet de la mort pour répondre à leurs préoccupations. Interrogés, de nombreux patients évoquent le sentiment que leur parole n'est pas la bienvenue et ce ressenti contribue à renforcer le tabou déjà bien ancré par la société.

Face à la baisse des valeurs religieuses et la médicalisation de la mort, de nombreux rituels se sont perdus. Auparavant, l'ensemble de la famille était présente pour l'adieu, généralement au domicile du proche en fin de vie et le mourant était veillé jusqu'à son dernier souffle. Désormais, la mort a lieu derrière les portes closes des établissements de santé comme les EHPAD. C'est aux équipes de ces établissements que reviennent des gestes simples comme tenir la main du patient, échanger un dernier regard ou une dernière parole. Mais aussi d'annoncer le décès aux autres résidents.

Malheureusement, très peu de choses sont mises en place pour aider les résidents affectés par la perte d'un camarade de chambre. D'ailleurs, 77,6% des établissements interrogés par la Fondation Clariane en 2017, déclarent que le départ des résidents est dissimulé. Certains choisissent l'heure du repas pour faire sortir le résident par la sortie de secours. Et dans certains cas, la mort n'est même pas annoncée.

Comment ce silence impacte t-il les résidents ?

En évitant d'aborder certains sujets (décès, dernières volontés...), le personnel soignant comme les familles pensent "protéger" le patient. En réalité, cette culture du silence qui entoure la mort participe à leur isolement. La majorité des résidents sont en capacité de comprendre ce qui se déroule autour d'eux et ressentent le besoin d'en parler.

Ceux qui avaient lié des liens d'amitié avec le résident endeuillé expriment le besoin de se manifester. Pourtant, 58% des établissements interrogés par la Fondation Clariane ont affirmé ne pas organiser de temps de recueillement suite au décès d'un autre résident. Ce manque d'opportunité de rendre hommage renforce leur solitude et les décourage à partager leurs questionnements et leurs craintes.

Combien de temps me reste-t-il à vivre ? Mes proches seront-ils à mes côtés ? Vais-je avoir peur ? Il est essentiel d'offrir aux résidents l'opportunité de se recueillir et de dialoguer plus ouvertement avec le personnel soignant ou leurs familles. Cela les incitera à partager leurs souhaits en matière de fin de vie.

Comment mieux accompagner la fin de vie et la mort en EHPAD ?

Comment initier le dialogue avec les patients en établissement lorsque personne ne fournit les ressources nécessaires ? Il est capital d'offrir au personnel soignant la possibilité d'être formé pour mieux accompagner la fin de vie et aborder la mort en EHPAD de manière professionnelle et sensible.

Au-delà des soins prodigués pour assurer le confort physique des patients, le personnel soignant doit aussi pouvoir accompagner leurs besoins psychologiques avec une écoute active . Apprendre à recueillir les dernières volontés et directives anticipées ou connaître les pratiques en fonction des cultes religieux sont des savoirs essentiels pour assurer une bonne prise en charge.

Axelle Faivret

Journaliste pour Happy End

18/04/2025  - Ehpad

Contrôles : l'AD-PA soutient les recommandations de la Cour des Comptes

L'AD-PA « accueille favorablement » le dernier rapport de la Cour des comptes, qui préconise une approche plus sélective et ciblée pour les contrôles des Ehpad.
18/04/2025  - Maltraitances

Fédération 3977 : il faut « sortir de la chasse aux sorcières »

Le bilan 2024 de la Fédération 3977 montre que les établissements ne sont pas « le problème central » mais que le domicile est « l'épicentre silencieux » de la maltraitance. C'est là que la bataille de la bientraitance doit désormais se jouer.
17/04/2025  - Domicile

Ssiad : six fédérations demandent à la ministre de corriger le tir

En raison des difficultés des Ssiad à répondre aux nouvelles exigences réglementaires, l'AD-PA, la FHF, la Fehap, la Fnaqpa, la Mutualité française et l'Unassi demandent un ajustement de la réforme des service autonomie à domicile.
15/04/2025  - Simplification

Le HCFEA (et son Conseil de l'âge) est sauvé

Rayé d'un trait de plume en commission spéciale, le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge est un rescapé du 10 avril...
14/04/2025  - Privé non lucratif

Conférence salariale : Axess alerte sur « la mise en péril du pacte social »

« Les pouvoirs publics n'ont apporté aucune réponse, n'ont fait aucune annonce et n'ont donné aucune perspective, se contentant de pointer le déficit des finances publiques », dénonce Marie-Sophie Desaulle, la présidente de la confédération Axess.
14/04/2025  - Loiret

L'Ehpad La Colline de Château-Renard inauguré... trois ans après

L'Ehpad public autonome est sous administration provisoire mais un nouveau directeur est en cours de recrutement. Rien à voir avec les contrôles post-Orpea sur lesquels Géroscopie a interrogé l'ARS.
14/04/2025  - Proposition de loi

Soins palliatifs : la commission des affaires sociales unanime

La commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité le 11 avril la proposition de loi 1102 relative aux soins palliatifs et d'accompagnement portée par Annie Vidal.
10/04/2025  - Précarité

Personnes vieillissantes issues de la rue : les préconisations de l'Uniopss

L'enjeu est de parvenir à dépasser les frontières entre le secteur du grand âge et celui de l'hébergement/logement afin de garantir un accompagnement global et de qualité des personnes âgées précaires.
08/04/2025  - Simplification

AD-PA : la suppression du Conseil de l'Âge « serait un grave recul »

Les députés examinent à partir de ce soir le projet de loi de simplification de la vie économique. L'AD-PA leur demande d'épargner le HCFEA.