L'un des objectifs majeurs de la réforme de la formation professionnelle est de stimuler l'appétence des salariés pour la formation. Les différents dispositifs doivent concourir à donner les moyens aux salariés qui ont le plus besoin de se former, et aux directeurs d'EHPAD de faire de la formation un levier de performance pour leurs structures.
Faire des salariés, des acteurs pro-actifs
La loi de réforme de la formation professionnelle invite à penser la formation comme un investissement en lien avec les nouvelles obligations de l'employeur en termes d'adaptation et de maintien de l'employabilité.
Le conseil en évolution professionnelle (CEP) est un dispositif d'accompagnement destiné à tout salarié qui souhaite faire le point sur sa situation professionnelle et, s'il y a lieu, d'élaborer et de mettre en oeuvre un projet d'évolution professionnelle : acquisition de nouvelles compétences, reprise des études, reconversion, etc. Par le biais d'un accompagnement personnalisé, chacun peut ainsi selon sa situation et ses besoins concrétiser son projet professionnel. Gratuit et confidentiel, les salariés peuvent bénéficier d'un conseil en évolution professionnelle sans recourir à l'accord de leur employeur.
Le compte personnel de formation (CPF) a supplanté le droit individuel de formation (DIF). Il permet à tout salarié de cumuler jusqu'à 24 heures de formation chaque année pour un maximum de 150 heures. Le CPF permet de financer un certain nombre d'actions de formation notamment l'accompagnement VAE. L'une des évolutions majeures apportées par le CPF est de proposer des formations certifiantes et diplômantes. Le DIF était, quant à lui, utilisé pour des formations de courte durée. Toutefois, les démarches administratives liées au CPF restent un gros frein pour que le dispositif s'installe durablement auprès des salariés.
Selon le baromètre de l'Observatoire Cegos, 80% des salariés ont été informés de leur droit au CPF. « Cependant, tous les actifs n'ont pas encore conscience du rôle qu'ils ont à jouer dans la création de leur Compte Personnel de Formation en ligne et dans sa gestion. En effet, 44% des salariés ne réalisent pas qu'il leur revient de créer leur propre compte sur « www.moncompteformation.gouv.fr» et ceux qui en ont conscience sont seulement 55% à l'avoir fait », note l'enquête. Des progrès restent à faire pour responsabiliser les salariés et les rendre pro-actifs dans leur parcours de formation.
Rappel : Dans la fonction publique, ce n'est pas le CPF mais le droit individuel à la formation (DIF) qui s'applique : chaque agent acquiert vingt heures de DIF par an, pendant six ans maximum.
La validation des acquis de l'expérience (VAE). Le parcours VAE n'est pas une formation... et pourtant la loi de mars 2014 a confirmé l'éligibilité de l'accompagnement VAE au compte personnel de formation : un salarié peut activer son CPF pour s'engager dans un processus de VAE. Créée en 2002, dans le cadre de la Loi de modernisation sociale, le dispositif de la VAE a suscité dès sa mise en place un afflux massif de demandes d'information. Dans le secteur médico-social, les diplômes d'État d'aide-soignant, d'auxiliaire de vie sociale, d'aide médico-psychologique ont été les principales demandes.
Ce dispositif VAE a permis ainsi de normaliser la situation de professionnels « faisant fonction » grâce à l'acquisition du diplôme. En 2015, le centre d'appel dédié à la VAE sanitaire et sociale a traité 57 198 appels et l'ASP a reçu 18 551 livrets de recevabilité ou livrets 1 et 12 613 livrets de validation des acquis ou livrets 2. Environ 5 000 diplômes ont été délivrés à la suite d'un parcours de VAE. Mais la VAE relève souvent du parcours du combattant. En effet, afin d'éviter tout risque de rupture dans les parcours de VAE, un des facteurs clés de réussite du projet réside dans le suivi individualisé et renforcé des candidats jusqu'à l'obtention du diplôme. L'accompagnement extérieur, que peut financer l'employeur, « est limité et ressemble davantage à un simple appui », soulignait le rapport « Besson », dès 2008. En outre, les délais sont très longs avant de pouvoir passer devant un jury.
À noter : Unifaf propose un accompagnement renforcé aux candidats à la VAE pour certains diplômes, via le dispositif de soutien de branche (DSB VAE). Pour rappel, un employeur peut, sur son plan de formation, impulser une démarche collective pour professionnaliser les équipes de son organisation. Et se faire accompagner par l'OPCA.