Bulle de Linge est un acteur majeur du traitement externalisé. Pour Thomas Labrunye, son président directeur général, accepter toutes les pièces d'un trousseau d'un résident, y compris les plus difficiles à laver, est un acte de bienveillance et de responsabilité.
Faire du traitement du linge un acte de bienveillance
Quelle est votre politique en matière de traitement du linge des résidents d'EHPAD ?
Notre volonté est d'accepter tous les vêtements quels qu'ils soient. Cela participe, pour nous, de la bienveillance. Nous considérons que ce n'est pas au prestataire de choisir quels vêtements le résident doit porter. Cela peut paraître évident, mais une grande dimension affective est attachée aux habits. Il s'agit souvent des derniers objets de l'intimité de la personne âgée. Notre souhait est donc de ne pas imposer de filtrage et de prendre en charge tous les articles qui constituent le trousseau du résident (à l'exception d'articles très spécifiques comme les cuirs, daims, angoras...). Nous pensons que nous apportons là une vraie valeur ajoutée par rapport à ce qui peut être éventuellement fait en interne dans la résidence, si celle-ci s'occupe de l'entretien du linge, ou bien même par la famille directement.
Nous devons rester ouverts et nous adapter, et ce même si certains vêtements nous imposent des technologies et méthodes plus pointues car ils sont difficiles à entretenir. C'est aussi pour cela que nous accordons une importance particulière à la phase d'identification des articles, pendant laquelle nous procédons à un inventaire qualitatif et quantitatif du trousseau et nous déterminons pour chaque article, avec précision, le programme d'entretien qui sera appliqué.
Nous sommes convaincus que proposer une offre qualitative au résident, autour de la prise en charge de son linge personnel, est aujourd'hui un élément fondamental de différenciation pour un établissement, comme peut l'être l'offre de restauration par exemple.
Quelles techniques de lavage privilégiez-vous ?
Pour l'entretien du linge des résidents, nous lavons à basse température (40° principalement). Les produits lessiviels offrent d'excellents résultats à des températures relativement basses qui permettent de limiter les risques sur les fibres. Il est également fondamental de bien séparer les vêtements avant entretien (nature des textiles, couleur...).
Pour les articles délicats, notamment les lainages, nous utilisons le nettoyage à l'eau (« aquanettoyage »). C'est une technologie qui s'est fortement développée depuis quelques années, principalement pour le secteur des pressings, et qui permet de laver des articles qui devraient normalement être entretenus en nettoyage à sec. Ce dernier est, en effet, peu adapté à la vie en maison de retraite puisqu'il est moins efficace sur les taches d'origine organique ou alimentaire, sur la suppression des odeurs, et qu'il ne garantit pas la qualité microbiologique du linge. La parfaite mise en oeuvre du « nettoyage à l'eau » requiert davantage de professionnalisme et d'expertise de la part du personnel, et un matériel adapté (machines à laver, séchoirs, système d'alimentation des produits lessiviels...).
Vous inscrivez-vous dans une démarche de développement durable, d'économie d'énergie ?
C'est indispensable. Réduire nos consommations d'énergie est tout à la fois une préoccupation environnementale et une exigence économique. Nous avons les yeux rivés, au quotidien, sur nos consommations d'énergie. Nous nous devons d'innover en permanence pour améliorer nos processus de production et réduire les consommations d'eau ou d'énergie de nos machines. Nous appartenons à une chaine complète dont l'ensemble des acteurs travaille activement sur ces sujets. Les fournisseurs de lessives, de matériel sont également très impliqués et nous avons avec eux des partenariats étroits pour avancer de concert sur ces problématiques. C'est évidemment plus complexe à mettre en oeuvre pour les EHPAD qui ont leur propre blanchisserie interne et qui ne peuvent mesurer aussi précisément leurs consommations d'eau, de gaz ou d'électricité ou consacrer du temps et des moyens à faire évoluer leurs méthodes de production vers une plus grande prise en compte des enjeux environnementaux.