Obligation lourde d'enjeux, l'évaluation externe peut faire peur. Pour retrouver de la sérénité, la lecture des conseils de Frédéric Duvignaud, chef de projet chez SGS ICS s'impose.
Faut-il avoir peur de l'évaluation externe ?
L'évaluation externe, parce qu'elle expose l'établissement au verdict d'un organisme extérieur, peut générer du stress chez le directeur et ses équipes. Voilà quelques remarques qui feront baisser la pression...
Espacer l'évaluation interne et l'évaluation externe
Un minimum de six mois s'impose entre les deux évaluations pour permettre la mise en oeuvre des actions issues du bilan de l'évaluation interne. « Si on enchaîne les deux évaluations, il n'y a pas de recul possible, confirme Frédéric Duvignaud, chef de projet chez SGS ICS. De plus, l'évaluation interne est un gros travail et demande la mobilisation de tous. Les équipes doivent donc reprendre leur souffle. » À l'inverse, il convient de ne pas laisser passer plus de deux ans sous peine de voir les équipes se désengager. Et de prévoir dès que possible la date de l'évaluation externe?: une date en dehors des congés, pour que les équipes soient au maximum présentes.
Choisir l'organisme évaluateur en confiance
Avec plus de 1 000 organismes habilités, l'évaluation externe est une nébuleuse où tarifs et durées sont à géométrie variable. Pour se repérer, les établissements peuvent s'appuyer sur des relais?: certaines organisations professionnelles (syndicales notamment) ont établi une sélection qui peut guider les établissements.
Se rappeler que le directeur est (co) décideur de la méthodologie d'évaluation
Le directeur est partie prenante de la méthodologie d'évaluation et plus spécifiquement de la "co-construction" du cadre de l'évaluation externe, qu'il valide avec l'organisme évaluateur.
« Pour les évaluations en EHPAD, SGS ICS a fait le choix d'un binôme formé à l'évaluation externe, où l'un des évaluateurs a une expérience de directeur d'Ehpad, et l'autre une expérience en tant que professionnel de santé, explique Frédéric Duvignaud. Le directeur peut discuter de ces choix et demander à changer d'interlocuteur. »
D'autre part, le directeur décide avec les évaluateurs, des documents nécessaires à l'évaluation (a minima ce sont ceux notifiés dans l'annexe 3-10 du CASF) ainsi que les questions qui seront posées. À l'issue de l'évaluation, avant d'établir le rapport définitif à envoyer aux autorités tutélaires, SGS ICS remettra un pré-rapport au directeur, pour recueillir ses réactions ainsi que celles de ses équipes.
Anticiper pour faire les choses calmement
La démarche d'évaluation peut démarrer en même temps que la signature du contrat. «?En annexe au contrat, nous donnons la liste des éléments dont nous aurons besoin », illustre Frédéric Duvignaud. De quoi ne pas se faire surprendre en dernière minute.
Dédramatiser la visite des évaluateurs
« La visite des évaluateurs n'est ni un contrôle, ni un examen?!, termine le chef de projet. Il n'y a pas de piège?: directeur et évaluateurs ont travaillé main dans la main. »