Les prestataires de santé à domicile dénoncent une réforme sous-financée qui va sacrifier la location de fauteuils roulants aux personnes âgées en perte d'autonomie.
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Fauteuils roulants : une réforme au détriment des personnes âgées
Les fauteuils roulants remboursés à 100% ? La réforme portée par un arrêté paru le 7 février a été trompétée la veille dans un plan de com grand public - Géroscopie et la presse professionnelle ont été relégués à un brief à 15h30 avec invitation à 14h35 ! Il a dû être bien désert...
L'arrêté, sa liste de fauteuils et accessoires et ses conditions de prescription sont en train d'être épluchés dans le détail par les associations de personnes handicapées (qui se réjouissent, à juste titre, que des fauteuils électriques jusque-là inaccessibles le deviennent), les fabricants et distributeurs, les médecins de médecine physique et de réadaptation, les ergothérapeutes... en l'attente d'un autre arrêté qui fixera les tarifs de vente et de location.
Mais, du côté des prestataires de santé à domicile, dans un communiqué commun du 7 février, les organisations Fedepsad, UNPDM et Upsadi dénoncent d'ores et déjà, et une nouvelle fois, « un écran de fumée » derrière l'effet d'annonce entourant la réforme. Avec un financement « très nettement sous-dimensionné », s'indignent-elles, le gouvernement « fait le choix de sacrifier certains de nos concitoyens », les personnes âgées dépendantes et celles ayant des besoins ponctuels d'un fauteuil roulant « qui subiront la réduction drastique du dispositif de location ».
C'est assumé : Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée aux Personnes handicapées et à l'Autonomie, l'a confirmé le 7 février face à l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis) : « on peut produire des économies assez fortes en réduisant l'usage locatif des fauteuils ».
Le ministère mise en partie sur la baisse des forfaits dédiés à la location, dispositif qu'il présente comme inefficient parce que, estime-t-il en substance, le matériel est souvent ancien et peu utilisé pendant la période de location.
L'impact financier de la réforme pour la sécurité sociale est estimé à 160 millions d'euros s'ajoutant aux 300 millions remboursés auparavant. Le gouvernement prévoit de récupérer 100 millions sur le poste location qui était de 142 millions. Selon des données fournies par l'UNPDM au Pharmacien de France, sur 697 000 fauteuils roulants pris en charge en 2023, 508 000 étaient en location (en moyenne durant 9 mois). Avec les futurs tarifs de forfait dont certains montants, sévèrement revus à la baisse, circulent déjà, Philippe Besset, président de la FSPF, syndicat majoritaire des pharmaciens d'officine, pointe lui aussi le risque de disparition des fauteuils en location délivrés en officine pour les personnes âgées en perte d'autonomie.