Dans le n° 49-octobre 2014  -  Public visé : Ehpad, Ehpa, Unités Alzheimer  4242

Fiche pratique relaxation

La relaxation est au centre de la relation soignant-soigné car elle procure du bien être au résident et permet au soignant d'établir une relation détendue avec la personne âgée.

Le manque d'exercice, la station prolongée assise ou l'agitation de certaines personnes sont des facteurs de souffrance des résidents. Pour les soulager les méthodes douces sont souvent plus efficaces que les médicaments. La relaxation est un moment privilégié de détente et de relâchement des tensions physiques ou psychologiques.

Le projet

Que le temps de relaxation soit court ou prolongé, les exercices de relaxation proposés doivent générer une sensation de bien-être chez le résident. Le rôle du soignant est de créer un environnement sécurisant grâce à son propre calme (voix posée, gestes apaisants, sans brusquerie, regard bienveillant, sourire) et une gestuelle enveloppante.

Durée de la séance

La relaxation peut durer une quinzaine de minutes pour un personnel soignant et jusqu'à 1 heure pour un résident. L'important est de focaliser l'attention de la personne sur la prise de conscience de ses sensations corporelles. Le corps doit se relâcher totalement. La voix de la personne conduit le résident à prendre conscience des tensions de son corps.

Où l'effectuer ?

On ne peut se relaxer que dans un endroit calme à l'écart des autres habitants de la résidence. Une petite pièce, faiblement éclairée, disposant d'un fauteuil, de coussins ou d'un tapis, à l'écart du bruit, est suffisante.

Matériel nécessaire

matelas sur le sol, coussins, flacon d'huile essentielle, boite d'encens, cd de musique relaxante, tubes de crème hydratante.

Intérêt et effets de la séance

Le travail corporel en interaction soignant-soigné vise la détente musculaire, la recherche d'élasticité musculaire et la recherche de décontraction musculaire et articulaire, une respiration plus facile, la diminution des douleurs dorsales ou de la nuque. Les perceptions du corps sont renforcées.

Effets : diminution de l'agressivité et de l'angoisse, amélioration de l'écoute, du sentiment de bien être. La détente facilite l'endormissement.

Quels participants ?

Tous les résidents peuvent profiter de ces exercices de relaxation y compris les malades d'Alzheimer. Chaque exercice devra être adapté aux capacités des personnes.

La relaxation est aussi très positive pour les soignants un peu stressés. Une séance de 15 minutes peut redonner tonus et motivation à un salarié proche du burn-out. Il faut savoir perdre du temps pour en gagner.

L'exercice peut être pratiqué de manière individuelle ou avec deux ou trois personnes, pas plus.

Pour les résidents atteints de la maladie d'Alzheimer, les personnes ayant des troubles du comportement le soir au moment du coucher et dans la nuit sont les plus susceptibles de bénéficier des séances de relaxation.

Les étapes de la séance

Il ne faut pas forcer une personne à se relaxer. Le soignant doit lui donner envie de participer à cette séance et lui faisant miroiter les avantages de cette séance et en lui demandant d'essayer au moins une fois. Il faut prévoir d'écrire un script de la séance expliquant les exercices proposés à la personne âgée.

Position de la personne : allongée ou assise

Commencer par expliquer ce que l'on va faire.

Exercice simple :

- détente des muscles de la nuque en laissant tomber la tête et les épaules. Ressentir le poids du crâne

- détente du visage : détendre les muscles un par un et relâchement de la machoire

- détente respiratoire : faire souffler avant d'inspirer. Relâchement de la cage thoracique. Pour une bonne respiration le dos doit être droit.

- Décontracter chaque partie du corps l'une après l'autre, sans impatience. Colonne vertébrale, épaules, bras droit, bras gauche, cage thoracique, abdomen, bassin, puis les jambes.

- On peut relâcher du haut en bas, et ensuite faire le chemin inverse.

Exercice de visualisation :

On peut demander à la personne de visualiser le muscle du bras ou de la jambe. Ressentir leur poids, leur chaleur. Sentir le sang qui pulse dans les veines .

Visualiser le poids de la tête : représenter une sphère qui tombe vers le sol, ou vers l'arrière du fauteuil, ou qui repose sur la colonne vertébrale pour une personne assise.

Exercices en mouvement

La relaxation peut s'accompagner de mouvements doux, sans aller jusqu'au bout du mouvement pour éviter toute douleur.

- Rotations de la tête vers la gauche puis la droite

- détente de la jambe droite, mollet flasque. Détente du pied et des orgteils. Même exercice pour l'autre jambe.

- Respirer en gonflant et dégonflant le ventre (respiration ventrale)

Personne malade ou atteinte d'Alzheimer

La personne massée peut être allongée sur le ventre, sur le côté ou assise.

Demander à la personne de cibler les membres douloureux : jambes, bras ou corps, pieds, crâne.

La relaxation passera par un massage doux des parties douloureuses : mouvements lents, réguliers.

La personne doit être dans une position confortable.

Toujours masser en symétrie : (lorsqu'on masse une main, il faut ensuite passer l'autre).

Exemple de massage du pied :

Utiliser une huile de massage

masser en faisant pénétrer l'huile de massage

passer le pouce sur le dessus du pied, de la base des orteils jusqu'à la cheville.

Avec la paume de la main masser en effectuant de larges cercles sur la plante du pied, pressez la pulpe des orteils.

Fin de séance

Reprendre conscience de ce qui vous entoure et bouger pieds et mains. Reprendre une position assise. S'étirer comme après un long sommeil.

Evaluation

Noter le déroulement de la séance : réaction de chaque personne, leur adhésion aux exercices.

Questionnement sur leur ressenti en fin de séance : mieux être, sensation de repos, attitudes (sourire). Noter les paroles.

Une fiche nuit type permet de noter comment s'est passée la nuit suivant la séance (très bonne, bone, moyenne mauvaise... et le nombre de réveils.

Connexion avec d'autres pratiques

Thérapies non médicamenteuses :

La relaxation accompagne toujours la pratique du Taï chi Chuan ou du Qi Gong.

Le Taï chi Chuan s'adresse à des personnes valides tandis que le Qi Gong peut être pratiqué par tout le monde, y compris des personnes en fauteuil. Les gestes doivent être accomplis en complet relachement.

Sources

- le livret du stagiaire Association France Alzheimer

- Mémoire université d'Angers : " Effets de séances de relaxation sur des personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer et présentant des troubles de l'agitation et du sommeil au sein d'une U.P.A.D. " année 2012-2013, par Ophélie Peil.

http://dune.univ-angers.fr/fichiers/20083463/20132MPSY645/fichier/645F.pdf


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