Avec 64,8% de structures déficitaires en 2022 et près de 4 ETP manquants par structure, les clignotants financiers et RH sont au rouge selon une nouvelle enquête chiffrée de la Fnadepa menée auprès de 1500 directeurs.
Fnadepa : « la survie à court terme de certains établissements et services est en jeu »
La Fédération nationale des associations de directeurs d'établissements et services pour personnes âgées (Fnadepa) a mené du 2 au 19 mai une nouvelle enquête flash auprès de ses 1500 directeurs adhérents afin d'objectiver les situations financière et RH et de mettre en lumière les problématiques globales et par type de structures : Ehpad, résidences autonomie et services à domicile (Saad et Ssiad) publics, associatifs et commerciaux.
64,8 % des structures déficitaires fin 2022
Les résultats sont sans appel : « devant l'aggravation des difficultés, la survie à court terme de certains établissements et services est en jeu ».
L'enquête de la Fnadepa révèle notamment que :
- 64,8 % des établissements et services étaient déficitaires fin 2022, pour un montant moyen de 143?325 euros par structure, s'élevant jusqu'à 180 812 euros pour les services à domicile ;
- 54,7 % ont eu recours à leurs réserves financières pour compenser le déficit ;
- Le taux d'occupation moyen actuel est de 96 % en Ehpad et 91 % en résidences autonomie.
Pour faire face à l'inflation, les finances « sont à bout de souffle ». En effet, 35,8 % des structures enquêtées auront épuisé leurs réserves financières en cas de déficit de plus d'un an et 53,6 % s'attendent à des difficultés de trésorerie en 2023 pour payer les charges de fonctionnement - 64 % pour les résidences autonomie.
Les leviers possibles de financement sont bloqués : un quart des Ehpad ont été contraints de limiter la hausse de leur tarif hébergement à moins de 2 % alors que l'inflation est de 5,1% et 26,8 % des Ehpad ont une coupe Pathos obsolète (datant de 2018 ou antérieure), ce qui bloque la réévaluation de leur budget soin et ne permet pas de nouveaux recrutements de soignants.
3,9 ETP manquant en moyenne par structure
Enfin, les difficultés RH perdurent, ce qui impacte directement la capacité d'accompagnement des personnes âgées : 82,6 % des établissements et services manquent de personnel, à hauteur de 3,9 ETP par structure. 28 % ont été contraints de fermer des lits ou de refuser des accompagnements à domicile, faute de personnel.
Face à la forte inflation et au manque de personnel, la situation économique et RH des établissements et services pour personnes âgées « devient critique », écrit la Fnadepa. Elle réclame que la proposition de loi Bien vieillir (dont la poursuite de l'examen n'est pas encore inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée, ndlr) constitue un « réel tremplin pour une grande loi de programmation pluriannuelle, assortie à des financements à la hauteur des préconisations du rapport Libault ».