Le concept de Foyer-logement a été créé il y a plus de cinquante ans. Ce mode d'hébergement à vocation sociale est en évolution constante, pour de multiples raisons : évolutions réglementaires, sociétales et enjeux économiques dans un environnement concurrentiel.
Foyers-logements et enjeux d'avenir
Chiffres-clés Association AREPA
- Création en 1964, à l'initiative de la Scic, filiale de la Caisse des dépôts et consignation
- Gère aujourd'hui 43 foyers-logements qui accueillent 2 600 résidents,80 ans de moyenne d'âge et 26 Ehpad
- 1 300 salariés (etp)
- 100 millions d'euros de CA
- www.arepa.org
Chiffres-clés et typologie des foyers-logements
Des disparités territoriales, alors que la moyenne nationale d'équipement est de 21 %, la Haute-Normandie est équipée à 35 %, le Nord-Pas-de-Calais, l'Ile-de-France etla Bretagne à 30 %, mais la Corse à 11 %, le Limousin à 9 % et l'Auvergne à 8 %
Au total, 2 826 foyers-logements pour 145 600 personnes hébergées.
Taux d'encadrement : 13,7 agents par logement,soit 20 600 emplois pour 15 000 Etp
Composition du parc : 2/3 public - 1/3 associatif
99 000 logements provenant du secteur public
38 400 logements dans le secteur associatif
Une grande majorité de surface en F1 :36 % et F1 bis : 52 %
50 logements par établissement contre 78 lits en moyenne en Ehpad
Âge moyen en foyers-logements : 82 ans (en Ehpad 85 ans)
Durée moyenne de séjour en foyers-logements :
5 ans et 4 mois (Ehpad : 3 ans et 10 mois)
Prix moyen de séjour en Ile-de-France :
22,50 euros/jour (18 euros en moyenne dans le secteur public)
Sources : " Foyers-logements : 50 ans de politiques publiques " par Éric Lajarge, directeur-général adjoint, Conseil général de l'Ardèche - Ehpa, le Mensuel des Maisons de Retraite, 2010
Une Loi-cadre sur l'urbanisme crée le concept de foyers-logements le 7 août 1957. Sa définition en est reprécisée par une nouvelle Loi en 1985, puis plus récemment, la Loi dite SRU du 13 décembre 2000 consacre le logement foyer comme résidence principale de ses habitants.
Destiné aux personnes âgées autonomes, ce type d'hébergement est "mal-aimé car méconnu" des filières gériatriques. Avec tous les attributs du domicile, il leur offre pourtant sécurité, ouverture sur la vie sociale et lutte contre la solitude et l'isolement.
Les foyers logements sont aujourd'hui confrontés à un difficile équilibre entre le concept de domicile et celui de son adaptation à l'évolution de la réglementation.
Des textes législatifs leur sont applicables depuis peu : la circulaire du 15 mai 2007 relative au classement et à la réglementation incendie, le décret du 9 mai 2007 relatif aux modalités de tarification et de médicalisation, sans oublier la Loi du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale et médico-sociale.
" Ne serait-il pas temps de considérer l'offre d'hébergement que représentent les foyers-logements comme crédible et leur donner les moyens de son adaptation ? ", demandait déjà l'Unccas en 2004, qui avait identifié quatre enjeux majeurs d'avenir : économique, social, aménagement du territoire, et formation professionnelle, pour la fonction de directeur notamment.
Nous avons interrogé à ce propos l'Association Arepa, gestionnaire de Foyers-logements et d'Ehpad en la personne de son directeur-général,Thierry Bazin.
Thierry Bazin, quels sont les enjeux pour ce mode d'hébergement des personnes âgées ?
Ils sont de différentes natures. En premier lieu, il s'agit de faire connaître ce mode d'hébergement aux professionnels de la filière gériatrique. Il s'agit également de ne pas créer d'ambiguïté pour le public : le foyer-logement est un lieu de vie pour un public autonome et non un lieu de soins et en cela il diffère considérablement des Ehpad.
Les foyers-logements font partie du parcours résidentiel de la personne âgée, leur localisation dans la ville, à proximité des commerces, du centre administratif et des réseaux de santé est un facteur clef de succès auprès des personnes âgées.
Les foyers-logements doivent s'adapter aux besoins du public accueilli, être réhabilités et entretenus régulièrement tout en restant économiquement attractifs. L'habilitation partielle à l'aide sociale, associée à une mutualisation des moyens entre établissements sont une solution qui permet au gestionnaire de conserver les marges de manoeuvre financières nécessaires au renouvellement des équipements et poursuivre l'accueil des plus démunis.
Comment voyez-vous l'évolution des directeurs de foyers-logements ?
Ils seront davantage des développeurs de partenariats dont l'action sera orientée vers la relation client et les réseaux sociaux et gérontologiques.
Quel avenir voyez-vous aux foyers-logements dans 10 ans ?
Leur avenir dépendra des besoins du public accueilli. Il s'agira pour le gestionnaire de faire cohabiter différentes populations. Les qualifications du personnel évolueront avec, dans chaque établissement, un ou une coordinatrice de vie sociale.
Pascale Lasjaunias, directrice du Pôle médico-social de l'AREPA, confirme : " Nous devons penser pour le foyer-logement de demain, à des adaptations intégrant l'évolution des attentes et besoins des personnes âgées. Diversifier notre offre de services tout en respectant l'autonomie de chacun, mettre à disposition de chacun des moyens de communication modernes, favoriser l'ouverture sur l'extérieur et privilégier l'intégration dans la cité. "
Comment seront vos résidents ?
Déjà aujourd'hui, au côté des résidents présents depuis plusieurs années, nous accueillons une population plus jeune, plus autonome. Nous notons d'autres changements : l'augmentation des résidents de sexe masculin, la diminution des ressources financières des résidents. Il faudra aussi répondre à des besoins sociaux plus importants pour favoriser l'accompagnement de certains publics âgés souffrant de handicap léger ou marginalisés dans leur parcours de vie.
Enfin Thierry Bazin détaille les projets d'Arepa : il est prévu la construction d'un Ehpad à partir d'un foyer-logement à Créteil, Val-de-Marne, en 2013 ainsi qu'un foyer "nouvelle génération" à Vincennes, pour la fin de 2012.