Franchement !
Oui franchement, qui le croyait vraiment ? Qui estimait possible l'étude et le vote d'une loi grand âge ou d'un dispositif pour accompagner le vieillissement, en cette période où les priorités se bousculent ? De celles qui occupent et intéressent l'espace médiatique. Et donc le grand public, celui qui pourtant, à terme, pourra faire bouger les choses, lorsque le pourcentage d'âgés deviendra si prégnant que le sujet deviendra un levier politique puissant. Rien ne sera sans cela possible. Nous y arrivons à petits pas. Remercions cependant celles et ceux qui avec pugnacité ne perdent pas espoir. Et remontent au créneau chaque jour. Mais regardons aussi celles et ceux qui, avec persévérance font avancer petit à petit certains dossiers sans attendre « le grand soir ».
J'ai déjà poussé un coup de colère sur la restauration, et plus globalement sur l'attention portée aux services, dans le secteur sanitaire comme médico-social. Croyez-moi, je ne lâcherai pas le sujet. Car en affirmant qu'il faut refuser la médiocrité, je ne désigne pas un seul coupable. A ce titre, je salue le travail que vient de réaliser le CHU de Dijon, qui a mené une étude transversale sur sa restauration, en impliquant Tous les acteurs. Il en ressort des difficultés de cloisonnement et un manque de dialogue et de transmission. Voir revenir des plateaux repas quasi intacts est intolérable. Et je ne peux et ne veux pas croire qu'à de rares exceptions, les soignants ne soient pas choqués de cela. Mais combien de réclamations ou d'alertes aboutissent, y compris des familles ? D'autres paramètres sont devenus prioritaires alors que 75% des EHPAD publics ne savent pas comment boucler budgétairement l'année. Et pourtant ce sujet est essentiel. Il est question de réfléchir sérieusement et concrètement à la dysphagie. Ce ne sera pas sans solutions (et elles existent) et sans moyens humains supplémentaires exigeant d'y consacrer du temps. Avec courage.