Dans son discours inaugural, Frédéric Valletoux, président de la FHF, insiste sur l'urgence à agir.
Frédéric Valletoux fait le pari de l'unité européenne
Rassemblés Porte de Versailles, les professionnels du soin se réjouissent de retrouvailles en présentiel pour ce salon Santexpo, bien que la crise covid ne soit sûrement pas achevée, comme l'a rappelé en introduction Frédéric Valletoux. « Nous voyons bien du côté de la Chine ou de l'Afrique du Sud que l'épidémie est loin d'être terminée, et le président du Conseil scientifique nous en a d'ailleurs averti. Nous devons rester d'autant plus vigilants que cette pandémie ne sera pas la dernière que nous aurons à affronter. Avec l'avancement de la crise écologique, il est quasiment certain que d'autres souches virales émergeront et mettront nos services de soins sous tension. Il faut s'y préparer. »
Mais au-delà de la gestion des crises, Frédéric Valletoux souligne le changement d'époque et l'urgence à agir, en s'appuyant sur un service public épine dorsale du système de santé, une recherche forte, un système à réorganiser à l'échelle des territoires.
« Pour les EHPAD et USLD , la publication de la feuille de route 2021-2023, à laquelle la FHF a largement contribué, dessine de vraies avancées comme le renforcement de la médicalisation des EHPAD, la démarche de regroupement des EHPAD publics autonomes ou la généralisation progressive sur la base du volontariat du tarif global, qu'il s'agit à présent de concrétiser rapidement », a-t-il ajouté.
Reste la délicate question de la pénurie de personnels. Soulignant que le taux d'absentéisme est plus élevé qu'avant la crise Covid, que les difficultés à recruter sont fortes, « l'intérim et les dérives battent leur plein », et que la lassitude chez les professionnels s'exprime dans des mouvements observés à de nombreux endroits du territoire. Et que dire de la période estivale, qui inquiète, comme chaque année.
Et d'avancer la question des 100 jours ?
100 jours d'action pour poser les jalons d'une action législative, comme nous le rappelions dans l'édito de Géroscopie (Mai 2022). La loi grand âge attendue depuis 15 ans est ainsi plébiscitée. Elle devra identifier de nouvelles sources de financement « pour permettre à la cinquième branche de la sécurité sociale de financer la création des 20 000 emplois et 10 000 places par an pendant le quinquennat. C'est indispensable pour répondre à l'urgence démographique et à ces défis. Le changement du modèle d'accompagnement de nos aînés doit accorder une plus grande place au domicile tout en adaptant les modalités d'accueil existantes aux ainés de demain. Les récents scandales l'ont montré, l'enjeu de proposer une offre d'accueil de qualité, accessible financièrement et respectant la dignité des résidents est un enjeu de société très largement partagé. »
Alors l'Europe ?
« Dans ce Santexpo européen, je voudrais rappeler que de nombreux pays européens ont eu ce débat », ajoute Frédéric Valletoux.« En Catalogne, où l'accès aux soins de premier recours repose sur des centres de soins primaires (CSP), un système d'astreintes a été mis en place pour l'ensemble des territoires, y compris les zones rurales, lors des horaires de fermeture. »
Le président de la FHF invite ainsi à « poser les jalons d'une nouvelle politique européenne de santé. Une politique européenne de santé qui soit, évidemment, respectueuse des priorités et des particularités de chacun, mais coordonnée face à nos défis communs ».
