« Le temps des constats est terminé », pour la ministre des Solidarités et des familles, qui a affirmé son soutien au secteur et annoncé le calendrier du grand âge d'ici la fin de l'année.
Grand âge : la feuille de route d'Aurore Bergé
Très attendue, Aurore Bergé a réservé aux Assises nationales des Ehpad, le 13 septembre, sa grande déclaration de rentrée sur le secteur des personnes âgées. La ministre des Solidarités et des familles y a enfin annoncé la date de reprise de l'examen de la proposition de loi Bien Vieillir par l'Assemblée nationale : le 20 novembre.
« Le temps des constats est terminé, a-t-elle solennellement affirmé : c'est celui des preuves et des actions concrètes que je viens ouvrir avec vous aujourd'hui ».
Elle a d'abord confirmé l'annonce estivale, à l'occasion de la remise du rapport Pires-Beaune, d'un fonds de soutien exceptionnel pour 2023 de 100 millions d'euros pour venir à la rescousse des établissements et des services à domicile en difficultés financières : « quel que soit leur statut juridique, a-t-elle insisté. Je tiens à le dire clairement : aucun établissement ne sera laissé sans solution ».
Concrètement, ces crédits seront alloués dans le cadre d'une commission dédiée qui comme prévu va être créée dans chaque département et installée au plus tard le 22 septembre.
La ministre s'est aussi targuée d'avoir obtenu l'extension aux Ehpad publics hospitaliers de la revalorisation des salaires des aides-soignants et des infirmiers pour le travail de nuit et le week-end dans les hôpitaux. Sans dire mot des Ehpad associatifs, commerciaux, ni même de la fonction publique territoriale.
« Troisième preuve concrète », mise en avant par la ministre : le lancement le 5 septembre avec le ministère de la Santé et de la prévention et, pour la première fois, celui de l'Enseignement supérieur et de la recherche, des travaux pour construire la future stratégie quinquennale sur les maladies neurodégénératives qu'elle présentera en fin d'année.
Dans le cadre de la réactivation par le président de la République des travaux du Conseil national de la refondation, Aurore Bergé a annoncé qu'elle présenterait le mois prochain la feuille de route Bien vieillir : « un vaste plan d'adaptation de notre société au vieillissement » sera mis en oeuvre « sur la durée du quinquennat », a-t-elle certifié. Elle est également revenue sur la création d'un « véritable » service public de l'autonomie : « dans chaque département, un guichet unique, adapté aux réalités du terrain, permettra aux personnes âgées et à leur famille d'obtenir une information, ouvrir un droit ou accéder à un service ». Ses services vont publier cette semaine un appel à manifestions d'intérêt pour sélectionner les premiers départements pilotes.
A mi-parcours du plan de contrôle des Ehpad, la ministre s'est attardée sur le sujet : « je tiens à le dire : je n'installerai pas une culture du soupçon, mais de la transparence, et nous aurons tous à y gagner. Et nous rendrons publiques les données de ces contrôles : nous le devons aux résidents, aux familles et aux professionnels ».
Elle a rebondi sur le nouveau système de recueil des plaintes des ARS qui permet aux familles depuis la rentrée de faire remonter plus facilement leurs difficultés. « Mais le système d'informations n'est qu'un moyen, a-t-elle ajouté, c'est tout un ensemble de mesures que je souhaite porter et qui seront proposées suite aux États généraux de la maltraitance, qui rendront leurs conclusions le 2 octobre prochain ». Objectif : une stratégie sur la lutte contre les maltraitances qu'elle lancera en novembre : « les mesures qu'elle comportera ont été construites non seulement avec les personnes, les familles, les associations et les professionnels, mais aussi en interministériel et avec les élus locaux ».
Enfin, côté RH et difficultés de recrutement, Aurore Bergé a annoncé vouloir mettre tout en oeuvre pour que la promesse du président de la République de création de 50 000 postes supplémentaires d'aides-soignants et d'infirmiers dans les Ehpad soit tenue en 2027. Elle a évoqué les mesures « relatives à la revalorisation des salaires de ces professionnels de première ligne, déjà venues renforcer l'attractivité du secteur, et d'autres viendront dans les mois à venir », pensant notamment à celles concernant la fonction publique. Parallèlement, pour le non lucratif, les travaux en cours autour de la Convention collective nationale unique de la branche de l'action sociale (CCNUE), « amélioreront la mobilité des professionnels en poste et rendront les carrières plus attractives », a-t-elle assuré. « Ils permettront notamment d'aboutir à une augmentation des bas salaires dans l'ensemble du champ médico-social. L'État, en plus d'accompagner les partenaires sociaux dans cette négociation, s'est engagé, en lien avec les départements, à financer une partie des revalorisations ».
Enfin, la ministre a annoncé la finalisation d'un plan de résorption des faisant-fonction.