04/03/2013  -  Politique gérontologique  1391

Grande claque sur les clic

Alors que le gouvernement affiche de grandes ambitions en annonçant une grande loi sur le vieillissement, dans le même temps il supprime les moyens financiers des structures chargées d'orienter les personnes âgées et de prévenir la dépendance.

La FNADEPA signale à Géroscopie que dans l'Yonne les CLIC qui avaient signé l'été dernier leur convention avec le Conseil Général se sont vus allouer en décembre 2012 une subvention départementale (pour 5 structures) de 180 000 euros alors qu'elle était précédemment de 480 000 euros. Ces structures devraient fermer leurs portes à la fin juin 2013.

Apparemment, d'autres départements sont dans la même situation et notamment dans les Alpes Maritimes où les CLIC du littoral sont en passe de fermer tandis qu'ailleurs ils continuent de fonctionner. La Mayenne aurait commandé un audit pour faire un état des lieux et dessiner les évolutions possibles. Dans le Doubs, la complexité des parcours gérontologiques impose de réfléchir à une meilleure organisation : MAIA, réseaux associatifs, réseaux de soins, plates-formes de répit des aidants, toutes ces structures se chevauchent ou s'ignorent. Les expérimentations foisonnent mais sans déboucher sur une structure commune et efficace reproductible dans tous les départements.

La proposition du Comité de l'Avancée en âge de fusionner les MDPH et les CLIC au sein des MDA (Maisons de l'autonomie), pose plus de questions qu'elle n'en résout, d'autant plus que les associations regroupant les familles des enfants handicapés ont peur d'être noyés dans une structure qui ne prenne pas en compte les spécificités des personnes handicapées. De même les Conseils Généraux n'ont pas envie de se voir chargés de gérer de nouvelles structures sans les financements correspondants.

L'ANC CLIC, association nationale des coordonnateurs et directeurs des CLIC, s'est étonnée que l'on supprime des structures alors même que la loi sur le vieillissement n'est pas encore publiée et les crédits encore moins alloués pour des tâches pas encore définies.

C'est d'autant plus inquiétant que lors de ses voeux à la presse début février, Michèle Delaunay, Ministre délégué aux personnes âgées, nous avait confié en aparté : "moi je fais de la philosophie, pour les financements il faudra voir avec Bercy".