Grandes manoeuvres...
Bigre ! Et dire que nous pouvions craindre l'inertie et l'immobilisme ! Il s'agit presque désormais d'être attentif aux risques d'une agitation motivée par une procrastination classique. Mais n'ayons pas d'à priori. La démarche se veut volontariste, presque innovante par la dénomination des thèmes, et aux conclusions attendues rapidement. Enfin souhaitons-le. Trois groupes de réflexion sont aujourd'hui au travail, avec comme objectif de préparer cette loi cadre annoncée pour 2014, et pourquoi pas 2013 ? Le comité de l'avancée en âge, présidé par le professeur AQUINO, une mission d'étude sur le vieillissement confiée à Luc Broussy (à laquelle participe Serge Guérin, sociologue et chroniqueur de Géroscopie), et une autre mission parlementaire placée sous la responsabilité de la députée Martine Pinville sur la prévention et l'adaptation au vieillissement dans d'autres pays, en particulier le Canada (terre de bien d'innovations et d'avancées), la Suède, et l'Espagne. S'ajoutent à ces travaux le parcours des personnes âgées en risque d'autonomie et l'étude de coûts des EHPAD.
Parcours, coordination, prévention sont plus que jamais les objectifs qui guident l'ensemble des acteurs de la profession.
Reste le court terme. Car il était illusoire d'imaginer qu'un schéma de ce type, nécessairement long, ne serait pas utilisé par les nouveaux responsables. Oui, ce court terme qui fait le quotidien à la fois de chaque personne, à domicile ou en établissement, et bien évidemment des équipes. Sans oublier les proches et les aidants. Certes le PLFSS 2013 s'est avéré plutôt une bonne surprise au regard des craintes exprimées par la profession et des restrictions imposées à d'autres secteurs. Laissant même exprimer un " OUF " de soulagement au président de la Fnadepa, Claudy Jarry, tempéré rapidement par l'expression de tant d'attentes et d'impatience. Comment ne pas l'approuver. Car c'est bien de ce quotidien qu'il nous faut parler. Et qui nous accompagnera encore de longues semaines compte tenu du temps qui sera nécessaire entre toute décision et sa mise en oeuvre. Ce quotidien fait de conventions de seconde génération, non signées et non financées pour plus de la moitié des établissements. Ou signées et dont les moyens glisseront parfois insidieusement sur l'exercice 2013, peut être ? Mais aussi des dommages collatéraux liés à une convergence toujours vécue comme injuste et incomprise.
Car le concret est aussi nécessaire au bonheur que l'agitation lui est contraire.
Bernard Jouannaud
Directeur du Pôle gérontologique d'Associés en Édition