Dans le n° 5-février 2011  113

Groupe Solemnes Une expertise dans la prise en charge de la maladie d'Alzheimer

Le Groupe Solemnes est constitué aujourd'hui de trois établissement en Ile-de-France, tous spécialisés dans la prise en charge de résidents souffrant de la maladie d'Alzheimer. Un quatrième établissement est à l'étude et devrait ouvrir ses portes fin 2011.

Nous avons voulu voir plus particulièrement la qualité de la prise en charge des résidents au sein d'un des établissements du groupe, dans le Val d'Oise. La résidence est implantée au coeur de la ville d'Eragny-sur-Oise depuis mars 2008, grâce à l'impulsion de Mme le Maire, Dominique Gillot, ancienne secrétaire d'Etat à la Santé puis aux personnes âgées dans le gouvernement de Lionel Jospin et qui tenait beaucoup à accueillir ce type de public. Avant d'arriver à l'inauguration, il a tout de même fallu batailler localement pour modifier l'image déjà négative des maisons de retraite, et pour vaincre les a priori sur cette maladie.

Les particularités de la prise en charge à Eragny : admission en douceur, moins de médicaments, libre circulation, adaptation très personnalisée.

La particularité de cette résidence de 91 lits, dirigée par Louis Nouvel, est tout d'abord que son médecin coordonnateur, le Dr Fromentin, est un salarié à plein-temps, assurant ainsi une présence permanente auprès des résidents et du personnel soignant. Celui-ci prône une prise en charge non médicamenteuse dans la mesure du possible : avec un GMP de 830, la résidence a fait baisser la prise de neuroleptiques à 8%, alors que la moyenne nationale est de 16%, dont les doses sont réduites de moitié par rapport aux recommandations de l'HAS.

L'investissement dans un espace Snoezelen, de l'ordre de 20 000 euros en 2009, a également fait baisser la consommation de médicaments.

Louis Nouvel, directeur de la résidence, kiné de formation et enseignant à l'Institut de soins infirmiers, en est persuadé. Il nous livre son expérience sur l'utilisation quotidienne de l'espace dont les séances peuvent durer de 10 mn à une heure : " L'accès à l'espace est tout d'abord une décision collégiale, car la thérapie - qui n'est pas une solution miracle - doit être faite dans trois optiques : la recherche de détente ou le lâcher prise, puis la stimulation cognitive via les jeux de lumières, les arômes, la musique, enfin un travail sur la motricité, grâce au matelas à eau et l'apesanteur. Il ne convient pas à tous les malades, ceux qui craignent les espaces sombres et fermés. L'espace est un outil parmi d'autres, surtout un outil de soins et d'apaisement ! Mais pour être efficace, le personnel doit absolument être formé à son utilisation, s'adapter, s'en imprégner avec un esprit particulier et de l'empathie. "


Adressés par les prescripteurs usuels - Clic, Ccas, hôpitaux locaux, Ssiad, médecins de ville et France Alzheimer - l'admission des résidents se fait en plusieurs étapes.

- Lors de la pré-visite le médecin-coordonnateur s'attache à la philosophie du " pas de doute " car son avis est prépondérant. Il s'assure de la compréhension qu'a le futur résident de sa situation : " que vous a-t-on dit de notre rencontre ? "

- Afin de le préparer au mieux à son entrée, le psychologue de l'établissement prend contact avec la famille.

- Son arrivée est annoncée aux équipes qui connaissent déjà le dossier du résident.

- Ensuite une période d'observation de deux à trois mois s'instaure, avant de fixer définitivement le projet de vie individualisé.

Circulations en trois dimensions et ambiance familiale

Afin de respecter la " liberté d'aller et venir ", les résidents peuvent circuler d'un étage à l'autre, d'une chambre à l'autre, ainsi que vers les jardins thérapeutiques sécurisés. En termes d'architecture, la résidence est en effet organisée en appartements communautaires non clos de 12 à 13 personnes, chacune disposant d'une chambre individuelle. Chaque étage est équipé d'un lieu de vie et d'un office, recréant en quelque sorte une ambiance familiale. Quatre membres du personnel sont référents par étage.

La formation continue du personnel est un axe fort de la prise en charge du résident

Une autre particularité est que la résidence s'adapte autant que faire se peut au rythme de la personne (déambulation de nuit, envie d'être casanier, petit-déjeuner tardif...). Cette adaptation n'est pas toujours simple et sollicite toute la compréhension du personnel, qui lors de son recrutement doit subir obligatoirement un processus de formation sous trois ans. Tout le personnel est donc formé à l'approche " Humanitude " créée par le tandem bien connu Gineste- Marescotti. Puis tous les ans, une formation collective se met en place. Actuellement, c'est la méthode Montessori qui est enseignée : elle est basée sur les travaux de Maria Montessori, de nationalité italienne, qui comme chacun sait était médecin et pédagogue, décédée en 1952. Les activités Montessori concernent tous les membres de l'équipe car elles permettent l'engagement des personnes atteintes de démences dans les actes de la vie quotidienne mais aussi dans des moments de vie ludiques qu'ils soient collectifs avec l'animateur ou individuels.

Un seul mot d'ordre est appliqué chez Solemnes : bienveillance et valorisation de la moindre activité.

15/11/2024  - Alzheimer

Feu vert pour le Leqembi en Europe mais pour une population restreinte de patients

L'Agence européenne du médicament fait en partie marche arrière. Le Leqembi pourra désormais être commercialisé dans l'Union européenne pour certains groupes de patients au stade précoce de la maladie d'Alzheimer.
01/11/2024  - En réunion d'équipe...

Qui dort dîne

C'est une préoccupation qui revient régulièrement dans les Ehpad : comment prendre soin du sommeil des résidents tout en préservant leur confort ? Entre les équipes de jour et celles de nuit, le sujet ne cesse de faire débat, et peut être source de tensions. Horaires de coucher et de lever, soins d'hygiène et accompagnements nocturnes... Qui fait quoi, quand, comment ?
01/11/2024  - Plainte

Différencier le temps passé au lit et le temps de sommeil

« Je dors mal », « j'ai des insomnies », 40 % des personnes âgées de plus de 75 ans se plaignent de leur sommeil. Pour la spécialiste Sylvie Royant-Parola, quand ce n'est pas pathologique, il faut regarder du côté des habitudes de vie.
01/11/2024  - Médecines complémentaires

De l'intérêt des art-thérapies en Ehpad

Psychiatre honoraire des hôpitaux, fondateur et directeur de l'Institut national d'expression, de création, d'art et thérapie (Inecat), le Pr Jean-Pierre Klein[1] oeuvre au sein de l'Agence des médecines complémentaires adaptées[2] (A-MCA)en qualité d'expert pour renforcer la place des art-thérapies auprès des résidents d'Ehpad. Entretien.
01/11/2024  - Médicaments en Ehpad

Réserve d'urgence : une nouvelle dotation-type

L'Omédit de Bretagne a publié une nouvelle version de dotation pour répondre à des besoins de soins prescrits en urgence. Un accent est mis sur les soins palliatifs.
31/10/2024  - Fondation Médéric Alzheimer

Troubles cognitifs : un impact accru pour les aidants en emploi

67 % des aidants d'une personne ayant des troubles cognitifs éprouvent des difficultés à concilier leur vie professionnelle et familiale.
22/10/2024  - Cercle Vulnérabilités et Société

Les effets levier de l'habitat partagé sur la prise en charge des malades Alzheimer

Le Cercle Vulnérabilités & Société a analysé comment l'habitat partagé pourrait modéliser un parcours de soins des personnes atteintes de maladie neuroévolutive... et réciproquement.
18/10/2024  - Ile-de-France

Une campagne sur la pertinence des soins aux plus de 75 ans

Avec la campagne « Choisir avec soin », la Staraqs invite les structures d'Ile-de-France accueillant des personnes de plus de 75 ans à interroger leurs pratiques.
17/10/2024  - Stratégie décennale

PLFSS 2025 : 100 millions pour les soins palliatifs

Le PLFSS lance la mise en place effective d'une nouvelle stratégie pour les dix années à venir.