HAD : 232 000 journées en 2015
Le docteur Elisabeth Hubert, présidente de la FNEHAD (Fédération nationale de l'hospitalisation à domicile) est intervenue sur le colloque de la FNADEPA, le 21 janvier 2016. Elle constate que l'HAD est encore très peu développée avec seulement 232 000 journées mais que "la loi va l'imposer". Concernant les patients qui en bénéficient 40% sont en soins palliatifs et 60% en soins curatifs. Elle constate qu'avec les EHPAD il y a eu "beaucoup de convention signées mais peu d'utilisées". "Les infirmières des EHPAD ont une crainte d'être dépossédées de leur savoir". Toutefois les tarifs consentis aux EHPAD ont été réduits de 13% au regard de la médicalisation de leurs moyens, ce qui ne les incitent pas à avoir recours à l'HAD.
Pour accélérer la dynamique du recours à l'HAD, elle préconise "d'élargir le périmètre de la prise en charge et d'élargir à des lieux autres que les Ehpad". Pour cela "les ARS doivent mouiller leur chemise !" avance-t-elle. L'utilisation d'une chimio hors les murs et de l'hospitalisation de jour devraient favoriser le recours à l'HAD, plus qu'elles ne le font aujourd'hui.
Répondant à une question d'une directrice d'Ehpad, Elisabeth Hubert a insisté pour que tout le monde prenne conscience sur le fait que l'HAD ne répond pas à tous les problèmes mais "se positionne sur des soins très techniques et complexes". L'Hospitalisation à domicile (HAD) permet d'éviter ou de raccourcir une hospitalisation avec hébergement. Les soins prodigués se différencient de ceux habituellement dispensés à domicile par leur complexité, leur durée et la fréquence des actes.
Rapport de la Cour des Comptes
Un rapport de la Cour des Comptes publié en décembre 2015 vient conforter ce diagnostic. Ce rapport note que la trajectoire de développement de l'HAD aussi bien en direction des personnes handicapées qu'en direction des personnes âgées n'a pas atteint ses objectifs. Le rapport note que "la contribution possible de l'HAD au maintien à domicile apparaît toujours de fait peu mise en relief". Même dans le cadre du PAERPA, l'HAD n'est considérée que comme un acteur comme les autres (SSIAD) et qu'il est fait "rarement appel à sa capacité à se substituer aux hospitalisations conventionnelles" et à son savoir-faire dans la prise en charge des personnes âgées, "alors même que les plus de 75 ans représentent 40% des journées prises en charge en 2014".
Depuis 2012, le nombre de journées d'HAD a augmenté de 25% mais le nombre de patients pris en charge ne représente que 4,8% de l'activité totale en journées. L'évolution en EHPAD reste faible puisque "seulement 1 % des séjours d'hospitalisation des résidents d'EHPAD sont réalisés par des structures d'HAD (5364 patients)". De plus d'importantes disparités régionales subsistent. Par exemple, les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Île-de-France réalisent presqu'un tiers de l'activité nationale dans les EHPAD.
66% des prises en charge concernent des pansements complexes et soins spécifiques, 21% des soins palliatifs, 5% des traitements intraveineux, 4% la prise en charge de la douleur. Plus de la moitié des patients sont complètement dépendants.
A noter que l'ATIH vient d'éditer un guide méthodologie HAD 2016 (en version provisoire)