Pour l'Ehpad, l'utilisation de l'HAD présente plus d'avantages que de coûts, et pour l'HAD, les Ehpad représentent une réserve importante de patients, constate l'Irdes. Malgré cela le dispositif manque d'élan.
HAD en Ehpad : l'Irdes pointe des recours « encore peu fréquents »
Autorisées en Ehpad depuis 2007, les équipes d'hospitalisation à domicile (HAD) réalisent principalement des soins palliatifs et des pansements complexes (soins de plaies complexes : escarres, stomies compliquées, ulcères, etc.). Leur intervention permet notamment de réduire les hospitalisations classiques et le recours aux urgences non suivies d'hospitalisation.
Une étude publiée par l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) a examiné l'impact de leur intervention sur le recours et les dépenses hospitalières des résidents à court et moyen terme en comparant, entre 2015 et 2017, les différences d'évolution des consommations de soins des résidents des Ehpad qui utilisent pour la première fois l'HAD à celles des établissements qui ne l'utilisent pas.
Pour l'Ehpad, l'utilisation de l'HAD présente plus d'avantages que de coûts. Pour les équipes d'HAD, les Ehpad représentent une réserve importante de patients.
Malgré cela, l'utilisation de l'HAD en Ehpad n'a augmenté que doucement. En 2015, elle a représenté 252 000 journées, 360 000 en 2017 et 625 000 en 2021. Une augmentation liée la pandémie de Covid-19 mais, dès le pic de la crise passé, elle a rebaissé.
Si, dans l'ensemble, l'HAD contribue à l'amélioration de la qualité de prise en charge des résidents en Ehpad, l'intervention d'équipes hospitalières pose pourtant des questions d'équité d'accès aux soins et d'efficience, car l'offre d'HAD n'est pas accessible à tous les établissements, ni même à tous les résidents d'un même établissement. Ces résultats appellent à questionner le niveau de financement approprié des Ehpad pour assurer les compétences internes nécessaires tout en poursuivant la coordination avec les équipes d'HAD afin de répondre à l'ensemble des besoins de soins sanitaires, médico-sociaux et sociaux des résidents.
A noter : un article Géroscopie à paraître en décembre s'intéresse à l'HAD et à l'évaluation anticipée.