C 'est avec force, conviction et lucidité qu'en nous recevant peu après sa nomination, Marie-Anne Montchamp, secrétaire d'État à la cohésion sociale et à la solidarité, nous résumait le modèle à imaginer concernant le financement de la réforme de la dépendance : " Ingénieux, équitable et solidaire ". Ce " cinquième risque " marquera une étape nouvelle dans l'accompagnement social et, souhaitons le, dessinera un regard nouveau de la société sur les personnes âgées.
Un enjeu Républicain pour la ministre qui se revendique d'un Gaullisme social. Nous l'évoquions récemment, cette réforme qui fait l'objet d'une si grande attente peut et doit être un facteur de rassemblement au moment où notre pays en a tant besoin. Ingénieux ? Nul ne doute que nos stratèges le seront. L'esprit cartésien et astucieux qui caractérise notre pays devrait aider à imaginer le montage, probablement complexe cependant, qui finalisera la démarche. Équitable et solidaire ? Ce binôme indispensable et lui-même indissociable sera certainement beaucoup plus difficile à construire.
Le débat sur les retraites vient, s'il le fallait, de nous le prouver. Car l'enjeu principal reste et demeurera celui de convaincre de la nécessité absolue de cette réforme. Sans amertume. Arriverons nous à faire qu'elle soit avant tout acceptée avec le coeur plus que par la contrainte ? Car au-delà d'un aspect financier que personne ne nie, il y a cette acceptation de l'âge, de la vie " après "... Cet après qui fait peur et auquel chacun veut échapper. Cette solitude et cette étape de la vie décrite encore trop souvent comme une déchéance. Cette étape évoquée encore trop souvent essentiellement en termes de coûts ! Ces " dernières années " qui sont celles où les soins sont les plus lourds et les plus coûteux. Et alors ! Qui aujourd'hui peut et veut avoir le courage de s'opposer à cet accompagnement digne. Les solidarités sont avant tout facteurs de cohésion sociale. Sans nier bien évidemment qu'il faut trouver le moyen de solvabiliser et pérenniser cette démarche.
Une grande concertation va débuter. La dernière ligne droite sans doute car il est quasi certain que le gouvernement souhaitera légiférer avant l'échéance Présidentielle. Les choses sont sur ce point claires. Tant mieux. Mais ce débat n'aura de succès qu'à certaines conditions. Il sera indispensable que les partenaires légitimes et institutionnels-Fédérations, Syndicats-avancent en cohérence, faisant en sorte que leurs " différences " soient facteurs de progrès et non de discordes, pour aboutir. Les seuls vainqueurs de ces débats seront les personnes âgées. Et finalement notre pays. Il conviendra aussi que les familles soient plus que jamais écoutées. Puisque le plus souvent celles et ceux concernés par cette réforme ne pourront le faire. Il faudra enfin déployer un effort de communication " positif " et objectif afin que le démon de la stigmatisation ne vienne de nouveau s'inviter !
Précisément, chaque mois jusqu'au salon Géront expo qui se déroulera courant mai, nous apporterons notre contribution à cette réflexion " citoyenne " par une rubrique spécifique à ces débats. Notre façon d'être attentifs, impliqués et solidaires.