Après la noyade de trois résidentes au rez-de chaussée de l'Ehpad de Biot, la directrice et le groupe Orpea comparaissent pour homicides involontaires.
Inondations : Orpéa et l'ancienne maire de Biot jugés pour homicides involontaires
C'est un procès très attendu qui s'ouvre ce mardi au tribunal correctionnel de Grasse (Alpes-Maritimes).
Huit ans après les inondations meurtrières du 3 octobre 2015 autour de Cannes et d'Antibes, qui ont causé la mort de 20 personnes, la justice va devoir déterminer les responsabilités dans la mort de trois résidentes au rez-de-chaussée de l'Ehpad du Clos Saint-Grégoire à Biot, géré par le groupe Orpea depuis 2011.
Un torrent d'eau et de boue atteignant 1m30 avait envahi le RDC de l'établissement situé près d'un canal d'évacuation des eaux de pluie, et contrairement à une précédente inondation en 2005, les résidents n'avaient pas été remontés à l'étage. Ce soir-là, seules une aide-soignante et une auxiliaire de vie étaient présentes. La directrice de l'Ehpad, en poste depuis un mois, et le groupe Orpea sont poursuivis pour homicides involontaires et mises en danger d'autrui. A leur côté comparaissent, pour les mêmes chefs, l'ancienne maire de la commune ainsi que le responsable des risques naturels de la ville.
Malgré l'alerte aux orages de Météo France, Biot n'avait pas suivi le protocole de son Plan communal de sauvegarde, qui prévoyait en particulier de prévenir les populations menacées.
L'Ehpad a définitivement été fermé le 27 mai 2016, à la suite d'un arrêté du conseil départemental et de l'agence régionale de la santé puis d'un arrêté municipal. Le terrain est désormais en zone rouge du Plan de prévention du risque inondation révisé à l'aune de la crue de 2015.