Inquiétudes face à l'éventuelle nomination de Véronique Fournier à la présidence
Véronique Fournier, cardiologue, qui dirige le centre d'éthique clinique de l'hôpital Cochin, à Paris, devrait prendre la tête du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie. Pas encore de nomination officielle mais cette éventualité est accueillie avec inquiétude par les acteurs des soins palliatifs. Prévu par le Plan national 2015-2018 pour le développement des soins palliatifs et l'accompagnement en fin de vie, présenté par le gouvernement le 3 décembre 2015, ce nouveau Centre, issu de la fusion du Centre national de ressources en soins palliatifs et de l'Observatoire national de la fin de vie, sera chargé de l'exploitation et de la mise à disposition des données sur les soins palliatifs et la fin de vie en France.
Pour la Société Française d'Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP), cette nomination est une erreur de casting. Véronique Fournier " n'a pas l'expérience de la pratique des soins palliatifs et, d'autre part, tient des positions en faveur de la dépénalisation de l'euthanasie ".
Le Dr Véronique Fournier s'est exprimé à plusieurs reprises de façon critique sur les soins palliatifs et la loi Leonetti. Dans un entretien accordé au quotidien Libération, le 29 mai 2015, elle déclarait : " Les soins palliatifs font du bon travail, mais ce n'est pas la réponse pour tout le monde et, de toute façon, on n'arrivera jamais à mettre des soins palliatifs partout. Arrivent aussi des situations nouvelles : le continent des "vieux". Beaucoup de personnes âgées meurent mal. Surtout quand elles sont démentes et en Ehpad. Or, nous sommes et serons de plus en plus nombreux à finir nos jours ainsi. Qu'est-ce que cela veut dire de "bien", mourir quand on est vieux, dément et en Ehpad ? Il est temps d'y réfléchir".
Au regard de cette position de Véronique Fournier, la SFAP craint " notamment des orientations qui pourront être données aux travaux de ce centre et de la teneur de la campagne de communication que celui-ci devra mettre en oeuvre dans un an en faveur du grand public, des professionnels et des aidants auprès des grands malades en soins palliatifs. "