La prise en charge des personnes âgées fragilisées continue son évolution. Il y a du bon et il y a du moins. Les représentants du secteur, syndicats et fédérations des directeurs, donnent leur point de vue. Enthousiasme, indignation, regret, optimisme, les réactions sont aussi complexes que variées.
Interview de Jean-Alain Margarit, président du SYNERPA (Syndicat National d'Etablissements et Résidences pour Personnes Agées)
Quels changements majeurs sont survenus dans le secteur depuis trois ans ?
La mise en place des ARS est un changement majeur : changement d'interlocuteur, vision régionale, même si plus sanitaire... Ensuite, il y a le mouvement de concentration du secteur, et le débat sur la dépendance, qui a déjà des répercutions. Ainsi on a entendu le Président de la République souligner les efforts des établissements, de leurs équipes, les perspectives du secteur, la qualification des métiers. C'est une première ! Le sujet est abordé dans les magazines, sur les radios,... et cela change la perception du secteur.
Pourquoi les Français ont-ils une mauvaise image du secteur ?
Le sujet est-il l'image du secteur ou ce que les Français refusent de voir ? Nous vivons avec l'obsession de la performance, de la beauté du corps. Notre secteur pointe l'extrême vieillesse. Le SYNERPA a abordé la question de l'image dans son dernier Congrès. A-t-on besoin d'une bonne image ou de développer notre réputation ? Il faut d'abord faire en sorte que notre travail et nos équipes soient reconnus. Les familles se sentent coupables. Elles ont en tête la vision des maisons de retraite des années 70 alors que nos structures sont des lieux de soin et de vie.
Quelles sont les perspectives du secteur dans les 30 ans à venir ?
Définir les perspectives à deux ans est déjà difficile ... En 2050, la France ne sera pas submergée par une vague de personnes malades d'Alzheimer. Le nombre de naissance est favorable et la démographie s'équilibre. On peut espérer des avancées dans le traitement de la maladie d'Alzheimer. Les gérontechnologies aideront les personnes qui le souhaitent à rester à domicile. Les EHPAD vont mettre en oeuvre des plates-formes d'intervention à domicile. Le SYNERPA réfléchit aux technologies dans l'interface domicile/établissement. Enfin, l'accueil de jour devrait se développer_ sous réserve qu'on organise le transport_ comme l'assistance de nuit