Jean-Alain Margarit, 50 ans, gestionnaire indépendant de maisons de retraite à Marseille, est le Président du SYNERPA (syndicat national des Maisons de retraite privées commerciales) depuis le 2 décembre 2010.
Jean-Alain Margarit: le métier a connu une véritable révolution!
Ses parents étant eux-mêmes à la tête d'une maison de retraite, il connaît le secteur depuis l'enfance. De là à dire que la voie était toute tracée il n'y a qu'un pas.
A la mort prématurée de son père, après des études de droit, Jean-Alain Margarit décide de prendre la relève en se spécialisant dans un DESS d'ingénierie sociale. L'objectif: maîtriser rapidement un métier aux compétences multiples: "Gestion, hôtellerie, santé, restauration, construction... le métier de directeur de maison de retraite est un métier très varié et humainement très riche" explique-t-il.
Et s'il connaît le secteur depuis toujours, il l'a surtout vu se transformer totalement:
"Ces dix dernières années le métier, a connu une véritable révolution. Nous sommes passés d'un niveau presque artisanal à de véritables établissements de soins. Le nombre de nos salariés a plus que doublé, le niveau d'autonomie et les pathologies des résidents n'ont cessé de croitre...".
Le métier continue d'évoluer fortement grâce aux progrès initiés par la signature des conventions tripartites: "C'est une bonne chose pour nos résidents, car ils ont désormais à leur disposition une équipe pluridisciplinaire bien formée et apte à prendre en charge les pathologies les plus lourdes. La maison de retraite traditionnelle, avec des personnes peu dépendantes est un lieu en voie de raréfaction".
"La prise en charge a évolué vers plus de soins. Certes, l'aide à domicile s'est développée mais ce n'est peut-être pas la solution idéale, même si 99% des personnes interrogées préfèrent rester chez elles. Le maintien à domicile est un très grand progrès pour les personnes souffrant de pathologies peu invalidantes, mais la prise en charge de personnes âgées dépendantes y reste très difficile. Or le niveau de dépendance s'alourdit de plus en plus. Il est clair que le gel des ouvertures et des créations d'EHPAD peut créer à terme une insuffisance de l'offre, car il faut du temps pour créer un établissement".
Son engagement au SYNERPA, comme Président de la Commission Sociale durant plusieurs années, puis comme Président du Syndicat, lui a offert l'occasion de rencontrer et d'échanger avec ses confrères, et de tisser des liens, tant avec les professionnels du secteur qu'avec les pouvoirs publics: "j'ai toujours pensé que, lorsque l'on est un acteur économique et social, et un citoyen, il faut savoir s'engager. L'occasion s'est présentée d'apporter mes idées, en tant qu'acteur indépendant. Mon ambition est de rassembler des gens de statuts différents, de confronter les visions et de faire progresser la profession vers le haut. Face au vieillissement de la population et aux mutations liées aux conséquences de la dépendance, le secteur des maisons de retraite a un rôle majeur à jouer et aujourd'hui le SYNERPA répond présent."