A l'EHPAD AREFO Arpage Les Clairières (93), les témoignages sont unanimes. Les groupes de parole sont un exercice d'auto-analyse, qui contribue à prévenir la fatigue professionnelle
Joindre le groupe à la parole
Pour ou contre les groupes de parole ? A l'ARPAGE des Pavillons-sous-Bois (AREFO-ARPAD), qu'on soit maitresse de maison, psychologue ou auxiliaire de vie, on répond " Pour ! ". L'établissement a mis sur pied ce groupe encadré par une psychologue. Une heure, toutes les semaines, intégrée à l'emploi du temps des équipes et qui s'inscrit dans une démarche globale.
Témoignage : Pascale de Montvalon, maîtresse de maison
" Les groupes de parole existent depuis cinq ans, depuis l'arrivée d'une psychologue (0,50 ETP). Nous devons avoir conscience de l'importance de l'étai que sont les groupes de parole ; il nous faut nous dire, il nous faut nous réparer nous-mêmes, il nous faut comprendre, il nous faut accepter la vie dans son évolution normale et pathologique. Pouvoir dire nos fragilités, nos forces ; se connaître et ainsi s'entraider à tout moment ; partager nos émotions ; faire passer nos idées liées à nos compétences professionnelles ... mais la seule existence d'un groupe de parole, mené par la psychologue, ne me semblerait pas suffisant ; c'est un lieu où le personnel peut parler en confiance mais il est entouré d'autres moments de parole qui amènent la réflexion qui permettra ces échanges. "
Témoignage : Grace Britès, auxiliaire de vie
" On peut se laisser aller, dire notre ressenti, nos gênes. Cela fait du bien. On peut échanger librement entre collègues sur nos difficultés. Il m'est arrivé d'avoir beaucoup de peine. Une fois, j'ai fait danser une vieille dame car elle adorait cela. Elle est décédée le soir même ! J'ai culpabilisé : si elle était restée assise, il ne serait rien arrivé... J'en ai parlé en groupe de parole. Mes collègues et la psychologue m'ont rassurée : j'avais bien fait d'agir comme je l'avais fait. Cela m'a fait du bien ! Après le décès, il y a aussi la dernière toilette et ensuite il faut reprendre son travail. Ce n'est pas toujours facile. En parler aide beaucoup. La psychologue est là pour nous réconforter, pas pour nous juger. Elle crée les conditions d'écoute. Si les groupes disparaissaient, cela me manquerait ! On parle des résidents, on parle de soi, c'est important. D'ailleurs, le groupe reste souvent plus longtemps que prévu. "
Témoignage : Mylène Villière, psychologue et animatrice des groupes de parole
" Les groupes de parole sont nécessaires mais non suffisants, il s'agit d'un des moyens permettant de prévenir l'épuisement psychologique des professionnels. Dans nos établissements, le personnel est sans cesse confronté à la mort, à la démence ainsi qu'à la dépendance. Cela le renvoit constamment à lui-même, à son histoire mais aussi à son " idéal soignant ". En effet en EHPAD nous ne guérissons pas dans le sens où la mort est inéluctable. Les thèmes abordés y sont variés, nous pouvons par exemple échanger sur les troubles du comportement d'une personne désorientée, une autre fois l'équipe exprimera le besoin de parler de leurs ressentis, émotions face à la fin de vie de l'un de nos résidents...
Le groupe de parole, espace de libre expression et d'échanges, va donc permettre aux participants de confier leurs interrogations, leurs craintes, de s'enrichir mutuellement et ainsi d'améliorer l'accompagnement de nos résidents et leurs familles. "