Le quatrième ouvrage de l'Agence des médecines complémentaires adaptées (A-MCA), Les 20 grandes questions pour comprendre la réflexologie, est sorti en février. Il vise à informer et ouvrir le débat autour d'une pratique de plus en plus utilisée, notamment en Ehpad.
L'A-MCA met la réflexologie à l'honneur
Si les trois précédents ouvrages de l'A-MCA s'attachent à explorer des pratiques de nature médicale (homéopathie), psychocorporelle (sophrologie) et artistique (art-thérapies), l'objectif est cette fois, avec la réflexologie, de découvrir un nouvel univers : les approches manuelles.
La réflexologie : une pratique en faveur du bien-être
La réflexologie n'est pas une technique de soin au sens médical du terme, mais une pratique de prévention et d'action en faveur du bien-être, notamment parce qu'elle n'est pas réglementée par la loi. Comme l'explique Elisabeth Breton, relaxologue/réflexologue RNCP[1], présidente de l'Arrncp[2] et présidente de la Ffper[3], « la réflexologie est une pratique manuelle qui repose sur le postulat selon lequel chaque organe, chaque partie du corps ou fonction physiologique correspond à un point ou une zone dite réflexe, projetée sur les pieds, les mains, le visage ou les oreilles ». Cette approche complémentaire peut être qualifiée d'approche préventive, puisqu'en agissant sur le système nerveux, elle participe à rétablir l'équilibre d'une fonction du corps dès les premiers signes de trouble et sans qu'il y ait nécessairement une maladie. Elle peut intervenir sur deux champs complémentaires : un champ bien-être (praticien en réflexologie), et un champ plus profond et précis impliquant la santé (réflexologue/réflexothérapeute), afin de soutenir les processus physiologiques en fonction de besoins précis. La réflexologie concerne avant tout des individus en santé, mais peut aussi contribuer au bien-être des personnes en situation de fragilité (maladie, handicap, vieillissement).
Quel apport pour les seniors ?
Réflexologue RNCP et intervenante en Ehpad, Régine Steinmetz précise dans l'ouvrage que la réflexologie palmaire et plantaire « a vocation à agir sur les inconforts récurrents » des personnes âgées. « L'objectif est aussi d'aider les seniors à se relaxer en profondeur, souligne-t-elle. Permettre à la tension nerveuse de fléchir progressivement favorise, séance après séance, un meilleur moral et, de fait, peut réduire les pensées parasites, diminuer la fatigue mentale, susciter de nouvelles envies, bref, contribuer à un mieux-être. » Une approche d'autant plus bénéfique dans un contexte post-Covid. Rayane Toutah, ancien directeur d'Ehpad, estime que sur le plan social, la démarche ne peut qu'être bénéfique. « La solitude est l'un des principaux facteurs qui affectent les aînés au sein de nos institutions, regrette-t-il. La présence d'un tiers, qu'il soit bénévole, membre de la famille, salarié ou praticien en médecines complémentaires, aura le même apport fondamental en termes d'écoute, de lien et présence, même si l'approche sera différente. »
Pour autant, il ne faut pas aller trop vite. Comme le rappelle Marie-Anne Fourrier, déléguée générale de la Fondation Korian, nombre de pratiques complémentaires, dont la réflexologie, n'ont pas fait l'objet d'études scientifiques concernant leur efficacité ou leurs mécanismes d'action. De fait, « il convient de mieux structurer ce champ et de délimiter le périmètre des pratiques pour permettre un accès alliant qualité et sécurité des usages auprès des personnes fragiles », soutient-elle. Ce à quoi s'attache l'A-MCA.