L'Agence des médecines complémentaires adaptées (A-MCA) recueille, depuis début octobre, les attentes des citoyens sur les pratiques complémentaires. L'analyse des réponses lui permettra d'élaborer son plaidoyer, qui sera remis au ministre de la Santé.
L'A-MCA porte un « sondage citoyen » sur les pratiques complémentaires
L'A-MCA a été sollicitée en début d'année par le ministère de la Santé pour intégrer le Comité d'appui pour l'encadrement des pratiques de soins non conventionnelles (PSNC). Lors de la dernière réunion, les représentants du ministère ont proposé de coconstruire une feuille de route avec les membres du groupe autour de différents thèmes : terminologie, définition, classification, formation, évaluation, parcours patient.
Une consultation citoyenne
Pour affiner sa réflexion et émettre des propositions conformes aux attentes de la population, « nous avons décidé de diffuser un "sondage citoyen" destiné à tous les publics, usagers ou non, praticiens, experts du sujet ou représentants d'organisations », explique Véronique Suissa, directrice générale de l'A-MCA. Ce sondage, également partagé dans les Ehpad pour que dirigeants, soignants, résidents et familles puissent s'exprimer sur leurs attentes, propose 34 questions. Parmi elles : l'importance accordée par le répondant aux pratiques de prévention ; les raisons du recours à des pratiques complémentaires ; la fréquence ; la satisfaction ; le coût ; ou encore les attentes pour améliorer l'information et l'accès aux pratiques complémentaires. « L'A-MCA procédera début 2024 à une analyse et à une interprétation des réponses afin d'appuyer ses recommandations dans le cadre des travaux ministériels », précise-t-elle.
Trois groupes de travail
En parallèle de ce sondage, trois groupes d'experts A-MCA sont constitués pour apporter une analyse et une vision collective sur le sujet. L'approche citoyenne?est portée par la commission citoyenne de l'A-MCA, dont les membres doivent réfléchir à des propositions pour mieux délimiter les usages, les attentes et besoins de la population dans le domaine des pratiques complémentaires et de la prévention. « Leurs travaux viendront nourrir le rapport A-MCA de recommandations et de remarques citoyennes », indique Véronique Suissa.
L'approche « praticiens » repose, quant à elle, sur la collégiale de l'A-MCA, c'est-à-dire sur des praticiens intervenant en entreprises, en milieu de soins ainsi qu'en Ehpad. L'enjeu de ce groupe est de faire remonter les difficultés de terrain ainsi que les risques et dérives observés dans les différentes disciplines, qui contribuent à la confusion auprès des usagers. L'A-MCA entend ainsi se saisir des recommandations professionnelles de ses acteurs de terrain hautement qualifiés.
Enfin, l'approche experte repose, comme chaque année, sur les 180 experts de l'A-MCA caractérisés par leur diversité : universitaires, médecins, chercheurs, psychologues, soignants, élus, hauts dirigeants tels que des directeurs d'Ehpad. Ce groupe de travail s'appuiera sur les apports des deux autres pour formuler les recommandations qui seront centrées, cette année, sur les questionnements et réflexions portées par le ministère. Une fois rédigé et validé par les experts, le rapport annuel de l'A-MCA sera diffusé et accessible à tous sur le site de l'A-MCA, puis communiqué au ministère de la Santé. « Il constituera, en outre, un référentiel précieux sur lequel l'A-MCA s'appuiera dans le cadre des réunions et des travaux ministériels », conclut Véronique Suissa.