Les 8 400 accueillants familiaux réclament une revalorisation de leur rémunération et d'indemnisation de leurs dépenses ainsi qu'une mise à jour de leur cadre réglementaire.
L'accueil familial se dit « à l'agonie »
L'accueil familial constitue une solution intermédiaire entre le maintien à domicile et l'hébergement en établissement. Il permet à des particuliers d'accueillir chez eux une à trois personnes âgées ou handicapées adultes avec un contrat conclu de gré à gré fixant les conditions d'accueil et de rémunération. Les accueillants doivent avoir obtenu un agrément de leur conseil départemental, chargé de les former, d'effectuer le suivi social et médico-social des accueillis et de contrôler le respect de la réglementation. Le dispositif concerne un peu plus de 13 000 personnes accueillies, la très grande majorité à temps complet et donc 24 h sur 24 et 7 jours sur 7...
En 2022, on comptait 8 428 accueillants familiaux, un nombre en baisse de 9,9 % entre 2019 et 2022 et de 6 % en 2022. La moitié des accueillants familiaux sont âgés de 60 ans et plus.
Dans un courrier du 24 avril, France Accueil Familial alerte Fadila Khattabi mais aussi les parlementaires : « l'accueil familial est à l'agonie ».
Sur le plan réglementaire, l'association demande en priorité :
- Une hausse à au moins 3,5 smic/jour du plancher de la « rémunération journalière pour service rendu » (RJSR) fixé depuis 20 ans à 2,5 smic soit actuellement 25,36 euros nets congés payés inclus ;
- Une hausse de « l'indemnité représentative des frais d'entretien » (IRFE) : elle est adossée au minimum garanti (MG,4,15 euros au 1er janvier 2024) et va selon les départements de 2 MG (temps partiel) à 5 MG pour couvrir les dépenses d'alimentation, produits d'hygiène et d'entretien, eau et énergies, transports.
Les accueillants familiaux demandent également la publication du formulaire national d'agrément prévue par un décret de fin 2016 afin d'uniformiser les pratiques départementales et la refonte du livret d'accueil avec une trame unique pour sécuriser les relations entre signataires du contrat et éviter les conflits Dans une question écrite du 2 mai, la sénatrice communiste du Nord Michelle Gréaume, a relayé les angoisses d'un secteur qui est « une véritable alternative de qualité ».