Alors qu'une directrice expérimentée vient de donner sa démission, l'AD-PA interpelle pouvoirs publics et acteurs du secteur.
L'AD-PA appelle les directeurs à se concentrer sur l'humain
C'est une petite rengaine qui n'arrête plus de tourner en rond. Chaque fois, on pense avoir touché le fond (manque d'attractivité des métiers, covid, inflation...), mais aujourd'hui plus que jamais, la situation est critique. La réalité économique et politique comme la valse des ministres rendent le quotidien (et l'avenir) plus qu'incertains. C'est en tous cas, ce que l'AD-PA a rappelé une nouvelle fois ce 17 décembre en conférence de presse.
« Les établissements et services pourraient, en effet, subir une nouvelle fois les effets des mécanismes économiques défavorables (inflation, réduction des dépenses de l'Etat...) et fermer pour certains leur porte » a indiqué l'association de directeurs. « A l'aune d'un éventuel scénario du pire, qui se traduirait par l'arrêt total de l'accompagnement de milliers de personnes âgées vulnérables », elle « appelle l'ensemble des acteurs à prendre des décisions de raison et de cohérence tout au long de l'année 2025 ».
Assumer de présenter des bilans déficitaires
Comme l'indique Pierre Roux, président de l'AD-PA, « il faut assumer de refuser de diminuer la qualité d'accompagnement à domicile et en établissement ; et par voie de conséquence de présenter des exercices budgétaires déficitaires ».
Refuser la surcharge administrative imposée par les contrôles
Car la réponse à ces questionnaires multiples nécessite du temps. Or le temps des professionnels est compté et doit se concentrer sur les personnes accompagnées. Il s'agit en effet de prioriser et de choisir de répondre aux attentes des personnes accueillies plutôt qu'aux demandes administratives. « Nous appelons nos collègues à reconsidérer le pouvoir d'agir des aînés » ajoute Pierre Roux et « à regarder la vieillesse sous l'angle de la citoyenneté ».
De même, « nous appelons les pouvoirs publics à engager une véritable politique au service du grand âge. Car si les services à domicile, les établissements ou les directeurs quittent le navire, comment les personnes âgées vont-elles pouvoir vieillir dignement ? ».
« Cela doit se traduire par une Loi », ajoute l'AD-PA. L'année 2025 ne doit pas être celle d'énièmes concertations ou du strict suivi de la mise en oeuvre des micro-réformes (services autonomie, réforme tarification SSIAD, fusion des sections...) par le biais de tableurs Excel... Pour être en cohérence avec ses engagements passés, l'Etat doit impérativement publier une Loi d'envergure en faveur de l'Autonomie en 2025. Sans oublier la nomination d'un ministre de plein exercice pour les personnes âgées.