L'âge à l'épreuve du sens...
« On ne parle plus de vieux mais de seniors. Des seniors pas des seigneurs », précise mi-amusée mi-agacée Laure Adler sur les ondes de France Inter dans cette matinale du mois de septembre.
L'automne s'annonce déjà... et avec lui, la 5è branche, la Loi grand âge, le rapport Vachey... L'actualité de cette fin d'année est chargée, prometteuse, mais l'ancienne directrice de France Culture me fait dresser un sourcil intrigué. « La vieillesse demeure un impensé », continue t-elle.
Tout juste cinquante ans après La Vieillesse de Simone de Beauvoir, Laure Adler interroge cette curieuse sensation du vieillissement, cette expérience de l'âge. « Je tente de comprendre et de faire éprouver ce qu'est cette chose étrange, étrange pour soi-même et pour les autres, et qui est l'essence même de notre finitude ». Pourrait-elle nous conduire à redonner « une certaine intensité à l'existence, voire à changer de regard sur les vieilles personnes » ?
Cet essai, La Voyageuse de nuit *, nous invite à « penser la vieillesse comme un privilège », chacun sur sa voie propre, individuelle et personnelle, mais comment ne pas prolonger ce questionnement entre professionnels, collectivement.
« Ce livre n'est pas un guide pour bien vieillir » mais « un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux », précise l'auteur. Simone de Beauvoir évoquait en son temps une question de civilisation.
L'époque est au changement. Les révolutions démographique, technologique, sanitaire sont en marche. Certaines existent déjà, d'autres sont en construction. Reste toujours en filigrane, la question du sens. Sens du vieillir, sens de l'accompagnement, sens du juste soin, de la qualité du temps passé et pourquoi pas de la transmission, y compris dans la sphère professionnelle...
*La Voyageuse de nuit, publié chez Grasset