Développer la bientraitance en EHPAD et le faire savoir sont des enjeux essentiels pour les établissements accueillant des publics âgés.
L'Anesm confirme les efforts réalisés
C'est ce que confirme l'étude menée par l'Anesm qui a interrogé pas moins de 4200 établissements sur les pratiques de bientraitance, les actions mises en oeuvre ou à venir. Directeurs et présidents des Conseils de la Vie Sociale (CVS) ont accepté de répondre aux questionnaires et se sont ainsi exprimé sur la base du volontariat.
Une expression collective favorisée au sein de l'établissement
Les chiffres de 2015, comparés aux résultats de la même enquête conduite en 2010, révèlent un recueil du consentement à l'entrée en établissement en nette progression. 50% des EHPAD le recueillaient systématiquement en 2010. Ils sont 72% en 2015.
On note également une progression notable du recueil des attentes du résident lors de l'évaluation initiale. 84% des établissements le réalisant aujourd'hui systématiquement.
Pour l'Anesm, ces chiffres révèlent que les recommandations émises par l'agence sont désormais bien intégrées par les professionnels. Elle rappelle d'ailleurs que les personnes âgées ne viennent pas en EHPAD se faire soigner mais continuer à vivre et qu'à ce titre les établissements doivent continuer de développer un panel d'actions pour maintenir, améliorer et garantir la meilleure qualité de vie possible des résidents.
Séduire par l'optimisme
Même constat pour la FNAQPA, qui organisait mi juin à Fréjus son Géronforum, sur le thème " Séduire par l'optimisme ". Il y apparaissait clairement que les EHPAD avaient mené un travail considérable pour s'adapter aux nouvelles réglementations et améliorer la qualité et l'accueil des services. Pourtant, comme le soulignait Didier Sapy, directeur général de la FNAQPA, " l'entrée en EHPAD ne suscite toujours pas l'envie. La qualité du travail réalisé sur le terrain n'est pas reconnue du grand public ", qui continue de considérer les EHPAD comme des " mouroirs ".
Derrière ce constat un brin décourageant, diverses questions sont soulevées : comment développer l'attractivité du secteur pour les futurs professionnels, comment résister à la sanitarisation des EHPAD qui nuit à leur image, quelles stratégies développer en terme de management et de ressources humaines et bien sûr comment optimiser la communication globale ?
Pour les experts réunis autour de la table, il est essentiel de clarifier les messages et de promouvoir les établissements qui disposent de richesses mal exploitées.
Le Dr Marie-Dominique Lussier, chef de projet à l'Anap (Agence nationale d'appui à la performance), estime que le concept de performance doit pouvoir aider les EHPAD à valoriser leur image, à condition de toujours associer trois éléments : le service rendu à l'usager, les conditions de travail des professionnels, en insistant sur l'adéquation de la formation avec la réalité du métier exercé, et l'efficience des ressources. Ces trois indicateurs permettront aux tutelles de mesurer et d'évaluer le professionnalisme des établissements.
Une manière de valoriser la qualité et de changer progressivement de regard sur le secteur.