L'Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH) a sollicité l'Espace de formation pour la prévention santé de l'Agence des médecines complémentaires adaptées (A-MCA) pour former les professionnels du secteur sanitaire et médico-social.
L'ANFH sollicite l'A-MCA pour une formation sur les pratiques complémentaires
« L'ANFH a reçu de nombreuses demandes des acteurs de terrain, dont les dirigeants d'Ehpad, pour obtenir des formations de sensibilisation aux pratiques complémentaires », explique Véronique Suissa, directrice générale de l'A-MCA. « Ils s'interrogent notamment sur les pratiques pouvant être proposées au sein de leur structure, tant pour le bien-être des résidents que pour la qualité de vie au travail des salariés. »
Pour y répondre, l'Espace de formation pour la prévention santé (E-FPS) de l'A-MCA a organisé une journée de formation à Lyon, fin mars, ouverte à l'ensemble des salariés des 97 Ehpad et établissements hospitaliers pouvant bénéficier de l'action de l'ANFH. Des dirigeants d'Ehpad au personnel administratif, des infirmiers aux médecins coordinateurs, tous ont pu y assister. « Notre enjeu a été d'organiser une journée suffisamment pédagogique pour permettre aux participants de comprendre les pratiques complémentaires dans leur globalité », précise Véronique Suissa.
Poser les bases du concept
Après une introduction au concept de MCA, une intervention plénière a permis de mieux situer le mouvement social, médical, scientifique et politique associé au déploiement croissant des MCA dans la société. « Les pratiques sont plurielles », a ainsi rappelé Alice Warusfel, responsable de la formation et de la démarche QVCT & QDV au sein de l'A-MCA. « Leurs apports et limites dépendent à la fois du type de pratiques, de la formation du praticien et de l'usage. » Après avoir présenté l'écosystème des MCA, elle a ainsi proposé des repères concrets pour distinguer les praticiens : de l'intervention « bien-être » aux soins « thérapeutiques » réalisés par des soignants, des praticiens peu ou mal formés à ces techniques et susceptibles d'induire des dérives involontaires, jusqu'aux charlatans, à éviter absolument.
Croiser les regards
Deux tables rondes ont ainsi permis de croiser l'expertise de médecins, de psychologues et de praticiens en MCA. Outre le constat commun d'un mouvement en plein essor et des pratiques déjà intégrées au sein des établissements sanitaires et médico-sociaux, ils ont unanimement souligné l'importance d'articuler cure et care, de bien former les praticiens, de la nécessité de spécialisations pour intervenir auprès des résidents d'Ehpad et de l'intérêt de travailler en synergie avec les équipes soignantes.
Du côté médical, le Dr Marie Floccia, gériatre-algologue, cheffe du Service douleur et santé intégrative (SDMI) au CHU de Bordeaux a insisté sur l'importance de la recherche scientifique sur les pratiques complémentaires, notamment auprès des aidants. Enfin, Chantal Zédet Saunders, psychologue clinicienne, a rappelé les enjeux institutionnels d'une intégration cohérente et adaptée aux publics dans une démarche structurée et coordonnée. La journée de formation s'est achevée par des retours d'expériences ayant permis de lier les approches complémentaires à la prévention primaire, secondaire et tertiaire notamment dans le domaine de la QVT pour les salariés, pour les patients atteints de cancer ou de la maladie de Parkinson.