Le travail des animateurs en Ehpad a-t-il changé ?

Aujourd'hui, les animateurs doivent principalement accompagner des personnes âgées atteintes de maladies neurodégénératives. Ces professionnels ne sont malheureusement pas toujours assez formés au métier de l'animation sociale en gérontologie. Les diplômes actuels tels que le BPJEPS Animation sociale forment très bien à la méthodologie mais insuffisamment aux spécificités de ce public. Il arrive aussi que le personnel exerce cette fonction sans être ni formé ni accompagné. Répondre aux besoins des aînés est pourtant exigeant ! En France, les personnes âgées accueillies dans les Ehpad partagent le même toit quelles que soient leurs pathologies. Les animateurs peuvent se sentir parfois isolés, voire débordés et manquer de soutien. Le Groupement des animateurs en gérontologie (GAG) rapportait dans son livre blanc paru en 2014 que les Ehpad accueillaient en moyenne 80 personnes pour 1 animateur. Ce ratio est encore vrai en 2023. Comment dans ces conditions assurer correctement sa mission ?

Que préconisez-vous face à ces difficultés ?

Quand je forme ou accompagne des animateurs, je dois d'abord les écouter et comprendre leur terrain d'intervention. Depuis la Covid-19, je constate un grand épuisement professionnel dans cette profession. Il faut donc à la fois les soutenir dans leurs compétences et favoriser leur bien-être au travail. Mais les règles du succès résident dans la méthode et l'organisation. Tout repose sur leur vision : de leur métier, de la façon dont ils l'incarnent au quotidien et visualisent leur projet d'animation et de vie sociale. La méthodologie est le pilier du déploiement de l'animation au sein de chaque structure : rédiger le projet d'animation, anticiper les grandes étapes, mettre en place un plan d'actions, identifier les moyens nécessaires, poser des repères temporels, gérer un budget et communiquer sur les actions réalisées... Les solutions digitales permettent de nouvelles approches d'animation.

Que peuvent-ils utiliser au quotidien ?

Pour exercer ce métier, les animateurs doivent se sentir à l'aise avec les outils informatiques et numériques, et y avoir accès au quotidien. L'organisation et la communication s'appuient sur ces outils : ils permettent de suivre, de réajuster, d'orchestrer et de rendre lisibles et visibles les activités et les projets. Les professionnels doivent aussi commencer des partenariats et réaliser de la veille sur les nouveaux matériels et ateliers innovants, notamment autour des thérapies non médicamenteuses...

Ces professionnels ont besoin de monter en compétences et de se sentir soutenus. Dans le cadre de mes accompagnements collectifs au sein du Happy Silver Club par exemple, je constate de réels changements de posture, de confiance en soi et de réalisation de projets de ces animatrices de la francophonie. Les animatrices se sentent plus motivées et inspirées.