Quelle place le patient occupera t-il dans la médecine de demain ? Pour le savoir, le laboratoire Pfizer a lancé via le Cercle P, un groupe de réflexion réunissant des experts de différents horizons une enquête [1] pour recueillir l'opinion de 300 associations de patients sur l'e-santé et les conséquences liées à son développement.
L'e-santé vue par les patients : risque ou opportunité ?
Égalité ou inégalité entre citoyens : les craintes des seniors
La majorité des associations (72%) pense que le recours croissant à l'e-santé risque de créer des inégalités liées à une absence d'équipement (73%) ou de maîtrise de l'outil numérique (85%). Ce bilan fait apparaître une différence générationnelle. Les craintes sont plus importantes chez les plus âgés (97% des plus de 65 ans contre 56% des moins de 20 ans, et 75% des 20-45 ans).
Un recours à l'e-santé largement plébiscité
76% des associations interrogées se disent favorables au développement de l'e-santé. Les trois quarts (77%) estiment que l'e-santé est une solution efficace pour lutter contre les déserts médicaux. Pour 57% d'entre elles, le recours à la téléconsultation pourrait notamment permettre un meilleur accès aux soins et pallier le manque de médecins dans certaines spécialités. Les associations sont aussi une majorité à penser que l'e-santé peut avoir un impact positif sur la prévention, sur le suivi et l'adhésion au traitement (62%), sur le niveau et la qualité de l'information (65%), sur l'hygiène de vie (72%). En outre, la moitié des associations attend des effets concrets du développement de l'e-santé sur le rôle des aidants.
Des craintes exprimées sur la relation patients médecins
Ainsi, même si près de la moitié des associations attend une amélioration de cette relation, une sur cinq (20%) craint une détérioration. Et le déploiement de solutions de télémédecine accroît ces craintes : pour la moitié des associations, la diminution des échanges directs du fait des téléconsultations pourrait peser négativement sur les relations entre professionnels et patients.
Pour une labellisation officielle des outils
Seulement 4 associations sur 10 considèrent que les données de santé sont bien sécurisées actuellement. Et 8 sur 10 estiment qu'il serait souhaitable d'augmenter les contraintes en matière de sécurité et de confidentialité. Mais quid des données avec le recours à la télémédecine ? Si près d'une sur deux pense que cette approche n'aura aucun impact sur la confidentialité des informations échangées, 21% estime que cela aura des répercussions défavorables. La labellisation officielle serait dès lors une initiative pertinente au regard des problèmes de sécurisation et de confidentialitédes outils numériques avec un accès à des données de santé.
Expliquer et rassurer : une nécessité, surtout pour les plus âgés
Au vu des résultats, il apparaît nécessaire d'informer, d'expliquer l'intérêt du numérique, de créer de la réassurance pour favoriser une meilleure adhésion des associations et des patients. Sans cette démarche d'accompagnement centrée sur le patient, l'e-santé pourrait peiner à s'imposer comme une solution durable et légitime au service des enjeux du système de soins.