Isabelle Vaillot, directrice de l'Ehpad Sainte Bernadette à Troyes, et Sandrine Tarbouriech, infirmière référente, ont été récompensées pour avoir mis en place une formation sur les aiguilles sécurisées, les perfusions sous-cutanées et avoir acheté du matériel sécurisé pour leur établissement.
L'Ehpad Sainte Bernadette reçoit un prix en 2014
Les blessures par piqûres d'aiguilles font 1 million de victimes chaque année en Europe. En 2012, 18 829 AES ont été recensés dans 1019 établissements (72% des lits d'hospitalisation) selon les études 2012 du réseau français RAISIN. Si une directive européenne a été publiée en 2010, sa traduction maladroite en droit français date de 2013 et ne s'applique pas pour les infirmières libérales ni les laboratoires biologiques. Or les infirmières libérales se blessent plus que dans les établissements de soins. 62% ont déjà été victimes d'un AES par piqûre d'aiguille au cours de leur carrière.
Dans les EHPAD le risque est moins grand d'attraper un des 50 agents pathogènes directement transmissibles par le sang. Toutefois le Dr Jean-Antoine Rosati, vice-président de la FFAMCO souligne que "souvent dans les EHPAD la prévention des AES incombe au médecin-coordonnateur. Les boites de recueil des coupants existent aujourd'hui dans toutes les structures et le personnel est sensibilisé". Reste qu'utiliser des seringues sécurisées est un plus. Isabelle Vaillot signale que dans son établissement les piqures d'insuline représentent 25 injections par jour (pour 60 résidents). Avec un surcoût de 0,50€ par matériel sécurisé, l'augmentation du coût annuel pour ce type de matériel n'est pas négligeable".
"Les médecins du travail sont souvent loin des établissements c'est au médecin-coordinateur de s'impliquer, signale le Dr Rosati, notamment dans la mise en place d'un protocole et la formalisation des actions de prévention... A noter qu'avant tout c'est la responsabilité juridique du directeur de l'EHPAD qui est au premier plan et ensuite celle du médecin du travail.