C'est l'une des grandes surprises de l'enquête « Demain quels lieux de vie pour les seniors fragiles ? » réalisée par le Cercle Vulnérabilités & Société1 , en partenariat avec Adef Résidences, AG2R La Mondiale, La Fondation Partage & Vie et le groupe Korian. Fini l'EHPAD Bashing dans l'esprit d'un public déjà confronté à la perte d'autonomie d'un proche. Bonjour les lieux de vie adaptés. Explications.
L'EHPAD, une solution adaptée pour 1 Français sur 3
Voilà en cette rentrée 2019 une enquête aux résultats surprenants. Et pour cause. Plutôt que de questionner l'ensemble des Français, cette étude interroge des proches (famille, amis...) de personnes en perte d'autonomie. Pas moins de 851 « initiés », des femmes à 70%, ont ainsi témoigné de leur réalité et livré leurs attentes concernant leur propre vieillissement, par la voie de focus groupe menés en Ile de France et dans les Pays de la Loire, et par la mise en ligne d'un questionnaire auto-administré2.
L'EHPAD, plébiscité par 1/3 des répondants
Pour près d'1 personne sur 3 (31,9%), l'EHPAD constitue la solution la plus adaptée, devant le domicile actuel (29,5%), et cela, quelle que soit sa configuration. Cette information est un véritable coup de tonnerre. Contrairement aux croyances largement admises, le domicile ne serait donc plus l'unique lieu où vivre son grand âge. Et ce, d'autant qu'une surveillance médicale personnalisée 24/24 au domicile semble hors de portée financière pour 33,1 % des personnes interrogées.
Au plébiscite de l'EHPAD s'ajoutent des alternatives multiples. La mise à disposition de pièces partagées au sein d'une résidence de logements individuels, séduit près d'1 personne sur 5 (20,6%). La colocation et l'accueil familial émergent également (pour 15% des personnes interrogées), même s'ils restent encore peu développés.
Une opinion favorable et bienveillante
Autre source d'étonnement, la perception qu'a ce public des lieux de vie et de prise en charge actuels de son proche âgé. Plus de 60 % des personnes interrogées attribue une note supérieure ou égale à 7 sur 10. Elles y valorisent et reconnaissent en effet la sécurité proposée, la disponibilité des professionnels et l'attention portée à la personne âgée. Reste que le maintien de liens sociaux et la possibilité d'entretenir une vie amicale, devient prioritaire pour 76% des proches accompagnants, au même titre que « rester autonome » (61,2%). « Bien-Vieillir », c'est d'ailleurs pour 31,3% des personnes interrogées, « être bien entouré », sans toutefois peser sur ses proches. Une crainte exprimée par 44,8% des répondants. Le lieu de vie devra surtout proposer du confort et une qualité de prise en charge médicale, des professionnels expérimentés, à l'écoute et disponibles, du lien social, une proximité d'avec son lieu de vie initial et un coût « raisonnable ».
Pas de solidarités familiales pour financer la perte d'autonomie
Là encore, l'étude est intéressante. Interrogés sur les sources de fnancement de la perte d'autonomie, les personnes interrogées sont formelles. 56,4% des personnes souhaite compter sur ses propres deniers composés d'assurance ou d'épargne - et sur l'Etat (38,8%) - à travers l'impôt, mais refuse de faire porter la responsabilité de sa perte d'autonomie sur le reste de la société (4%). Et encore moins sur sa famille (1%). L'opinion est partagée sur la pertinence d'un prélèvement obligatoire en vue de faciliter la mise en place de lieux de vie et de prise en charge de la perte d'autonomie : 51,4% y sont opposés.
Enfin, un vieillissement perçu comme incertain
Si le vieillissement est admis et reconnu comme une étape naturelle de la vie, il continue, malgré ou du fait de l'expérience d'accompagnement, de générer de l'inquiétude pour 43,3 % des personnes interrogées. Bien sûr une partie du panel (38%) envisage de vieillir mieux ou aussi bien que les personnes qu'elles accompagnent mais pour plus de 4 personnes sur 10, l'incertitude reste de mise quant aux conditions de leur propre vieillissement.