Service hôtelier dans un environnement quasi sanitaire, le traitement du linge doit respecter certaines contraintes. Les grandes options et les tendances pour une prestation de qualité à des coûts maîtrisés...
L'entretien du linge : un enjeu sanitaire et économique
Linge de lit, de table, des résidents et tenues du personnel... le volume de textile utilisé en Ehpad est considérable. Son traitement doit faire l'objet d'une grande vigilance.
RABC, le fil conducteur d'une organisation rigoureuse
Les personnes âgées sont plus facilement exposées aux risques d'infections en raison d'un système immunitaire fragilisé. Or, le linge intervient dans 17% des infections nosocomiales en établissement de santé (1). C'est pourquoi l'ensemble de l'équipe de la résidence doit être impliqué dans le respect de l'hygiène du linge, et ce tout au long du circuit du traitement du linge. Ce que prône la méthode RABC (2), qui recommande notamment une séparation stricte des circuits propre et sale. C'est le principe de la marche en avant. Quatre étapes critiques seront particulièrement placées sous surveillance: les secteurs sale (collecte et manipulations du linge sale), lavage (traitement approprié), finition (durée de stockage inférieure à 12h, séchage) et expédition (stockage, distribution, nettoyage et désinfection des matériels).
Traitement en interne
Historiquement, de nombreux Ehpad traitent leur linge en interne ou en mutualisant leurs moyens. La proximité, le choix d'un certain niveau de qualité et la disponibilité du service sont des critères essentiels pour les gestionnaires.
Des formules performantes de location-entretien
Les contraitnes budgétaires ont poussé les directeurs à sous-traiter l'entretien du linge plat (draps, alèses, taies), de la restauration (nappe, serviettes) ainsi que des tenues du personnel aux loueurs de linge qui disposent de réseaux d'usines réparties sur tout le territoire. Leurs formules de location-entretien comprennent le prix du stock, de sa gestion, de son renouvellement, les coûts de l'entretien ainsi que ceux de la collecte, du transport et de la distribution. Si le décideur en gérontologie contrôle efficacement les coûts de fonctionnement avec la sous-traitance, la surveillance d'indicateurs spécifiques (voir encadré) permettra d'éviter les dérives dans la qualité des prestations.
Des évolutions dans la prise en charge du linge des résidents
Encore aujourd'hui, la majorité des Ehpad traitent le trousseau des résidents dans leurs murs. Cependant, la tentation est grande de sous-traiter cette prestation pour récupérer des locaux et simplifier la gestion des établissements d'autant plus que les forfaits mensuels de 45 à 55€ par résident proposés par les prestataires spécialisés ont le mérite de donner une grande visibilité en terme de coût global. Par ailleurs, cette prestation qui représente 2 à 3% du tarif d'hébergement peut aussi être facturée en option.
Éric Charles, MD Report