L'espoir est dans la proximité
Bon, c'est désormais compris. Mais il en aura fallu du temps. Une grande majorité d'âgés veulent rester chez eux. Bien évidemment, la prise en compte de cette volonté n'était pas simple à structurer. Surtout lorsqu'on a fait le choix depuis des dizaines d'années d'un autre modèle reposant quasi exclusivement sur « l'établissement », par dogme ou conviction sincère, en particulier depuis 2003 et la grande canicule qui a traumatisé familles et politiques.
À l'inverse et pour d'autres raisons, les Pays-Bas ont délibérément choisi très vite le domicile. Et visiblement, c'est une réussite. Cependant il serait naïf et stupide d'exiger un « effet balancier » brutal entre deux modèles. Sur ce point, je suis convaincu qu'il nous faut concevoir un modèle de bon sens. Car suite aux décisions issues des acharnés de la génération « Excel », grâce ou à cause de qui on a éradiqué l'essentiel de ce qui fait nation, la proximité, il nous faut aujourd'hui repenser une organisation bien plus complexe qu'on ne le croit.
La proximité ne sert pas que les âgés. Elle sert l'ensemble de la société, comme d'ailleurs toutes les avancées et innovations destinées aux personnes handicapées. La proximité facilite les gestes et obligations quotidiennes en matière de services. Elle sécurise et rassure, rend pratique ce qui est complexe. Alors oui, il nous faut « renverser la table » au-delà du premier réflexe d'affecter des moyens. Certes, ils sont nécessaires. Mais la priorité est de changer le modèle et d'y réfléchir avant. Recréer l'attractivité de fonctions, maintenant, car le temps presse. Sans oublier qu'un distributeur de monnaie, un ramassage sélectif de déchets, un banc peuvent éviter des kilomètres. Et faciliter cette proximité.
Souhaitons-nous le meilleur et n'acceptons pas la médiocrité.