La proposition de loi Bien Vieillir est désinscrite de l'ordre du jour de la session extraordinaire du parlement, alors que l'ensemble du secteur des personnes âgées crie à l'urgence à agir.
L'examen de la PPL Bien Vieillir encore repoussé
Interrompu le 13 avril, l'examen de la proposition de loi (PPL) portant mesures pour bâtir la société du bien-vieillir et de ses 1300 amendements ne reprendra pas avant la fin de la session parlementaire extraordinaire le 23 juillet. Il a été officiellement retiré de l'ordre du jour ce 18 juillet. C'est d'autant moins une surprise qu' un nouveau projet de loi relatif à l'accélération de la reconstruction des bâtiments dégradés au cours des violences urbaines est venu encore charger la barque des députés.
Mais avant même ce dernier report, dans un communiqué « coup de gueule » du 6 juillet, l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (Unccas) s'était demandé si le gouvernement ne cherchait « tout simplement pas à enterrer ce texte».
Or c'est l'ensemble du secteur des personnes âgées qui est au bord de la crise de nerfs !
Lors de la présentation de sa feuille de route par Jean-Christophe Combe au conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) du 22 juin les membres du GR31 représentant les associations et les professionnels avaient « d'une seule voix » dit au ministre qu'il y avait urgence « à éteindre les incendies des nombreuses maisons qui brûlent » dans leur secteur. Le même conseil l'a redit le 11 juillet.
Partout, les « maisons brûlent ».
Les cadres hospitaliers FO (CH-FO) posent la question dans un communiqué du 30 juin : « Que cherche finalement le gouvernement ? La mort des Ehpad publics, avant celle des D3S ? ». Actuellement 86% des Ehpad publics sont déficitaires. L'inflation et les multiples mesures statutaires ou catégorielles non financées sont à l'origine de ce phénomène. Au grand désarroi des directeurs dont le congrès de la Fnadepa des 22 et 23 juin s'est fait l'écho. « Les directeurs sont usés, meurtris d'être délaissés. Aujourd'hui bon nombre ne croient plus aux effets d'annonce ni au fait qu'une grande Loi résolve miraculeusement tous ces problèmes endémiques » déplore FO.
Et toujours côté syndical, Maxime Morin, le nouveau secrétaire général du Syncass-CFDT le dénonce dans un éditorial du 5 juillet : « le grand âge est une caricature de la procrastination gouvernementale ».