Dans le n° 142-septembre 2022  - Partie III  13034

L'habitat face à la société de la longévité

Au regard des attentes des seniors d'aujourd'hui et de demain, au regard aussi des contraintes économiques et des enjeux de la transition énergétique, la notion d'habitat inclusif est une piste à travailler.

Ces formes émergentes de manière d'habiter entendent fédérer et stimuler les approches en faveur d'un mode de logement luttant contre l'isolement des plus âgés, les ghettos de toutes sortes et les espaces mal adaptés aux personnes en difficulté d'autonomie[1]. Il s'agit de favoriser le partage et la mutualisation des services pour favoriser la vie en commun, la qualité de vie et les ressources individuelles et collectives. L'habitat inclusif se veut un nouveau modèle d'habitat accompagné, partagé, et inséré dans la vie locale pour les personnes handicapées ou âgées ayant besoin d'être soutenues dans leur projet d'autonomie.

Quatre caractéristiques forment un habitat inclusif : la notion de libre arbitre où la personne doit être consultée et associée au choix de ce mode de vie ; le fait que cette forme d'habitat ne s'inscrit en rien dans un dispositif de type social ou médico-social ; l'habitat inclusif implique par nature la liberté de mouvement, de rencontre et d'accès simple aux services et commerces de proximité ; un projet de vie sociale et partagée soutenu par un accompagnement des personnes.

Plus largement, l'habitat inclusif ne se pense pas comme une méthode unique mais comme une démarche plurielle destinée à s'adapter aux conditions économiques, géographiques et culturelles des personnes. Et doit prendre en compte les besoins et désirs des personnes concernées. Les habitats peuvent prendre aussi bien la forme de logements individuels que collectifs ou de colocations. La question est de créer et d'accompagner des espaces partagés. En France, la Cnav a porté depuis plusieurs années la notion d'habitats regroupés[2] incluant des espaces collectifs et mutualisés pour favoriser le lien social, le partage et les activités communes. L'enjeu est aussi de renforcer les politiques de prévention par l'activité physique adaptée et par la socialisation des habitants mais aussi du voisinage.

Les béguinages, qui relèvent d'un habitat traditionnel d'abord instauré dans les communautés religieuses dans le nord de la France, participent de ces manières différentes de penser l'habitat inclusif. Il s'agit de petites unités construites autour d'une place de village pour, là aussi, produire du lien social et un mode de vie qui s'apparente au vécu précédant des personnes. Ces démarches très riches nécessitent des moyens lourds mais offrent une passerelle entre « vie d'avant » et « vie de maintenant ».


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02/12/2024  - Billet

« Je tire ma révérence... »

Jean Sablon susurrait si agréablement cette phrase que j'ai décidé de la choisir pour ma « dernière chronique ». Certes, ce nom et cette mélodie ne diront rien aux « moins de ». Il y a un temps pour chaque séquence de vie. Et il faut savoir tourner la page, élégamment je l'espère et avec tant de souvenirs depuis novembre 1973 où j'ai débuté dans le secteur sanitaire et médico-social. Cinquante et une années ! Que dire et retenir au moment d'écrire ces dernières lignes... Merci tout d'abord à Géroscopie que j'ai vu naître et que j'ai accompagné si longtemps et qui représente un éclairage majeur et solide dans un environnement si compliqué. Merci à toutes celles et ceux de ce secteur qui ont accompagné cette longue séquence. Je ne retiens que les « vrais » (ils se reconnaîtront) et j'ai déjà oublié les opportunistes, semblables à des éoliennes mais sans productivité (ils ne se reconnaîtront pas). ...
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Qui dort dîne

C'est une préoccupation qui revient régulièrement dans les Ehpad : comment prendre soin du sommeil des résidents tout en préservant leur confort ? Entre les équipes de jour et celles de nuit, le sujet ne cesse de faire débat, et peut être source de tensions. Horaires de coucher et de lever, soins d'hygiène et accompagnements nocturnes... Qui fait quoi, quand, comment ?
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