L'incontinence urinaire touche aussi bien les femmes que les hommes soit plus de 3 millions de personnes en France. Avec le vieillissement des personnes hébergées, les maisons de retraite doivent consacrer aux produits de protection urinaire un budget de plus en plus substantiel.
L'incontinence urinaire des personnes âgées
L'incontinence urinaire touche entre 10 et 57% des femmes. C'est une maladie physiquement et socialement invalidante. Les principaux facteurs de risque sont l'âge, l'obésité, l'activité physique intensive, l'énurésie dans l'enfance et des antécédents de grossesse.
L'incontinence urinaire est très courante chez les femmes âgées de plus de 60 ans (25% des femmes entre 60 à 69 ans), aussi bien à domicile qu'en institution (32% des plus de 80 ans). Les conséquences de ce phénomène sur le plan social est important puisque 55% des personnes interrogées s'en trouvent dérangées ou déprimées. La personne incontinente a une vie sociale plus pauvre que celle qui ne l'est pas. D'autre part on note chez ces femmes une perturbation du sommeil.
L'incontinence est moins fréquente chez les hommes mais augmente avec l'âge (10% des hommes de 60 ans mais 30% après 90 ans).
Types d'incontinence
L'incontinence urinaire d'effort existe dans 50% des cas, par impériosités dans 20% et incontinence mixte dans 30% des cas.
Le taux de prévalence dans la population des femmes âgées est de l'ordre de 30 % pour celles vivant à domicile et de 50 % ou plus pour les sujets institutionnalisés.
Les professionnels remarquent que l'usage automatique des changes jetables induit une consommation plus forte des changes. La dignité des personnes s'en trouve amoindrie et l'autonomie des résidents serait davantage préservée si le personnel soignant invitait aux moments clés de la journée ceux ci à aller aux toilettes. Malheureusement les contraintes pesant sur les professionnels étant fortes, ils n'ont souvent pas assez de temps pour mettre en place ces incitations auprès de tous les résidents. La facilité est aussi source d'une dérive progressive du budget incontinence.
Le coût de l'incontinence
La prise en charge spécifique de l'incontinence chez les patientes institutionnalisées hospitalisées, représentent un chiffre d'affaires considérable tant en achat de produit qu'en temps passé par le personnel soignant et en coût de prise en charge des déchets. Un chiffre qui ne peut que progresser étant donné le vieillissement programmé de la population.
Jetable ou lavable ?
L'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) a publié une fiche technique sur l'utilisation de changes lavables, actualisée en juillet 2013. L'Ademe s'appuie sur l'étude des consommations de l'Ehpad La Résidence Fleurie à Nalliers (85), un établissement de 57 lits. Le syndicat mixte de collecte des déchets avait considéré que ses changes jetables ne devaient plus entrer dans la collecte des déchets ménagers mais devaient entrer dans le circuit des Dasri. A raison de 5550 tonnes par an, le coût d'élimination par les Dasri était prohibitif. Il a été décidé de mettre en place des changes lavables pour tout le monde. Après 2 ans d'expérience, l'Ehpad est repassé en changes jetables en 2013.
L'Ademe en conclut qu'il est possible de passer au change lavable mais de manière progressive et seulement pour les résidents ayant des problèmes d'incontinence légère. Il faut également que l'établissement dispose d'une machine à laver et de sacs de transport imperméables pour le linge à raison d'un sac par couloir.