Avant l'été, Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes avait été alertée par des signalements concernant des limitations des soins de kinésithérapie au sein de certains Ehpad en dotation globale. L'Ordre a mené une double enquête auprès de ses conseils départementaux (éventuels signalements) et auprès des kinésithérapeutes via leur relais. « Les conclusions des deux enquêtes confirment une situation préoccupante , il apparaît clairement que certains Ehpad prennent la décision de limiter les soins dispensés par les kinésithérapeutes » indique l'Ordre sur son site le 18 décembre.

Ces limitations s'expliquent par des arbitrages internes, les contraintes budgétaires liées à la dotation globale et parfois par des pressions exercées sur les médecins pour limiter, voire interrompre, les soins de kinésithérapie.

Les (désormais ex) ministres ont été informés des premiers retours et les résultats de ces deux enquêtes ont été communiqués à la Défenseure des droits, ainsi qu'aux présidents des commissions des affaires sociales de l'Assemblée nationale et du Sénat, et à la Haute Autorité de santé (HAS).

« Alors que le rôle des kinésithérapeutes est indispensable pour le maintien de la mobilité, de l'autonomie et de la qualité de vie des personnes âgées, toute restriction à leur intervention soulève des inquiétudes majeures », écrit l'Ordre qui ajoute que « des témoignages reçus font état de remplacements des kinésithérapeutes par des intervenants moins qualifiés pour des patients porteurs de pathologies nécessitant des soins de kinésithérapie. Une telle substitution ne saurait répondre aux besoins de santé des résidents ».